la tht

 

~La ligne haute tension
Avelin Gavrelle (tht)~

Il aura fallu huit ans au Réseau de transport d’électricité (RTE) pour que son projet devienne concert
Beaucoup de patience et encore davantage d’argent. Cela fait huit ans que Réseau de transport d’électricité (RTE) a posé sur la table son projet de reconstruction de la ligne à très haute tension (THT) reliant la commune d’Avelin, dans le Nord, à celle de Gavrelles, dans le Pas-de-Calais

Lettre ouverte à Laurent CANTAT LAMPIN et Cyril WAGNER,
Directeurs du Projet RTE de Construction de la ligne à double flux THT Avelin-Gavrelle.
Mai 2019 Dérives et Mensonges, la suite …. par Jean Marie THIBAUT Président de l’association RPEL59
Pour les association

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~ MARS 2019 dernière réunion publique à TOURMIGNIES~

Jean Marie Thibaut

«Je me bats pour l’avenir de mon village»

Jean-Marie Thibaut et la ligne à très haute tension, c’est un peu le combat de sa vie. L’ingénieur retraité, président de RPEL59, assure se battre pour l’avenir de son village: « Je suis né à Tourmignies, mes deux enfants y vivent comme mes six petites-filles… » Avec son épouse, ils ont fait construire une nouvelle maison à Tourmignies en 2010, « et j’ai su en 2011 que la ligne serait reconstruite, on sera à 117mètres des câbles. » Depuis sept ans, il passe « la moitié de son temps » à militer, à se documenter contre le projet. Avec des hauts et des bas mais « il y a des moments...


Président RPEL59 RPEL59

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... Eric Momont Maire de mons en Pévèle

« On vit avec depuis 2010. On aurait voulu faire évoluer le projet mais la négociation, c’est du pipeau ! RTE a fait son boulot en somme, mais là où je suis déçu, c’est au niveau des autorités. L’État n’a jamais voulu entamer de dialogue. » L’édile redit qu’on aurait pu enterrer cette ligne : « Il suffisait de la faire à 380 000 volts au lieu de 400 000 volts comme en Belgique où on enterre ces lignes… » L’option d’enfouir la ligne n’a pas été réellement étudiée : « On est parti sur le principe du même tracé que la ligne aérienne. Or, si on enterrait, peut-être que le tracé aurait dû été différent.

Ligne THT: «Le combat n’est pas perdu» Le maire de Tourmignies s’est investi avec ses homologues d’Attiches et Mons-en-Pévèle, contre la reconstruction et le doublement de la ligne à très haute tension Avelin-Gavrelle (le chantier vient de démarrer). On aurait facilement classé le sujet dans les « regrets du maire », mais pour Alain Duchesne, il s’agit encore d’un combat. « Ce n’est certainement pas un combat perdu ! Je ne lâcherai jamais, c’est dangereux pour la santé, un massacre pour le paysage et c’est un projet transfrontalier qui aurait mérité des fonds européens ! », s’insurge Alain Duchesne.

L’élu n’exclut pas un nouveau recours. « Déjà, on a déposé un recours devant la cour européenne des droits de l’homme, avec Attiches, Mons-en-Pévèle et les associations anti-THT. Mais je souhaite retourner devant le conseil d’État à cause du budget évalué à 137 millions au départ et aujourd’hui 215 millions ! En plus, comme la centrale de Penly ne se fera pas, il n’y a plus de rentabilité. »

Hauts-de-France : Les travaux de la ligne électrique Avelin-Gavrelle sont lancés

-Pour que les premiers coups de pioche puissent être donnés, l’opérateur y est allé à coups de millions d’euros de « mesures compensatoires ».
RTE a obtenu, fin octobre et début novembre, les deux dernières autorisations qui manquaient pour donner le coup d’envoi du chantier. D’ici à 2021, 78 gigantesques pylônes vont donc être installés pour supporter des lignes de 400.000 volts entre Avelin et Gavrelle. Le but étant de « sécuriser l’alimentation électrique de Lille et d’Arras ». Si ces dernières autorisations ne sont pas purgées d’éventuels recours, ces derniers ne seraient de toute façon pas suspensifs. Pour en arriver là, RTE a dû lâcher du lest lors des procédures de concertation publiques et le montant des concessions dépasse les 55 millions d’euros, soit un quart du budget global de 215 millions d’euros.
Le très onéreux enfouissement des lignes La mesure compensatoire qui aura coûté le plus cher à RTE, c’est l’enfouissement de lignes électriques annexes dans le secteur concerné par les travaux. Pour trois lignes haute tension, comptez 27 millions d’euros. Pour l’enfouissement de 28 km de lignes moyenne tension, 6 millions. « En tout, nous faisons disparaître 280 poteaux électriques et cela concerne 420 maisons », détaille Cyril Wagner, directeur du projet. Soit près de 80.000 euros par maison.

Les travaux d'enfouissement des lignes électriques.

- RTE  Un peu moins onéreux, il y a la mesure d’indemnisation du « préjudice visuel ». Pour cela, RTE avance un peu dans le flou même si ce sont déjà 6 millions d’euros qui ont été budgétisés dans ce cadre. « Nous avons reçu 781 demandes de particuliers alors que nous en attendions environ 500. Le montant des indemnisations sera fixé à l’aide d’une grille en cours d’élaboration par une commission indépendante », poursuit le directeur du projet. Les montants pourraient aller de « quelques centaines d’euros à quelques dizaines de milliers d’euros ».  

Pour certaines communes traversées par la ligne THT, c’était aussi l’occasion de se faire financer des projets qui n’auraient peut-être pas vu le jour. RTE a ainsi bloqué 6 autres millions pour un Plan d’accompagnement du projet qui a permis, entre autres, la construction d’une médiathèque à Courcelles-lès-Lens, d’une micro crèche à Neuvireuil ou d’une extension de l’école de Moncheaux. Le montant global des dépenses, hors chantier et hors enfouissement, est de 22 millions d'euros.

Ligne THT: 781 personnes réclament l’indemnisation pour préjudice visuel

Le chef de projet misait sur 400 à 500 dossiers… Finalement, 781 ont été remplis. Sachant que la Pévèle, en particulier Mons-en-Pévèle et Tourmignies, est surreprésentée par rapport au bassin minier. Le nombre reste toutefois à affiner car certains ne seraient pas recevables (il fallait avoir acquis son bien avant avril 2016). Il faudra ensuite attendre 2022 et la dépose de la ligne THT actuelle (la nouvelle ligne sera mise en service fin 2021) pour que la commission de préjudice visuel vienne évaluer sur place la différence avant-après. Cinq refus de rachat de maisons, quatre à démolir Quant aux rachats proposés par RTE (une obligation de la déclaration d’utilité publique) pour les 38 maisons à moins de 100 mètres de la future ligne, seuls quatre propriétaires de Leforest ont signé pour l’instant. RTE a déjà récupéré les maisons qu’elle va démolir pour réaménager une zone humide sur 6 500 m2. Dix-neuf maisons sont en cours d’évaluation par les Domaines. Cinq propriétaires ont refusé, à Moncheaux, Mons-en-Pévèle et Leforest. Et dix n’ont pas encore répondu : ils ont jusqu’au 31 décembre 2020 pour faire savoir leur décision…

 

Le tracé et les pylônes
les travaux les travaux

     

la ligne à très haute tension s’enfonce sous terre entre Courcelles-les-Lens et Dourges On l’appelle Asturies-Courrières et elle transporte du 225 000 volts. Lancé en mai 2019, le chantier d’enfouissement de cette ligne à très haute tension arrive à une phase très concrète et spectaculaire : on tire les câbles en sous-sol, le long de l’A21 Entre Dourges et Flers-en-Escrebieux : en rouge, les lignes aériennes existantes à déposer ; en pointillés violets, les lignes souterraines à construire. Deux pylônes (à chaque extremité du chantier) devront également être créés, tout comme un petit bout de ligne aérienne a monter (petits points orange à Flers-en-Escrebieux). Entre les points vert et jaune, le chantier de ce mardi, entre Courcelles-les-Lens et Dourges. Le malheur des uns fait le bonheur des autres… En Pévèle ou du côté de Leforest et Évin-Malmaison, le projet de doublement de la ligne à très haute tension Avelin-Gavrelle est plutôt mal vécu par les élus et les habitants – les mobilisations et les recours n’ont pas pu l’empêcher –, mais il a des répercussions heureuses dans les communes traversées par une autre ligne THT, la ligne Asturies-Courrières. En effet, cette ligne, moins puissante (225 000 volts contre deux fois 400 000 volts pour Avelin-Gavrelle) va bientôt disparaître du paysage pour passer en souterrain entre Auby et Dourges. Cela fait partie de ce que l’on appelle les mesures compensatoires.

 

Pourquoi enfouir cette ligne et pas Avelin-Gavrelle ?

Les habitants concernés par la nouvelle ligne THT Avelin-Gavrelle pourraient ressentir une pointe de jalousie en voyant que RTE efface du paysage la ligne Asturies-Courrières. Pourquoi peut-on enfouir l’une et pas l’autre ? Cyril Wagner (bête noire des anti-THT) rappelle que l’option a été étudiée, expertisée et contre-expertisée et finalement rejetée pour les 30 km de la ligne Avelin-Gavrelle. « Cette ligne, c’est 18 câbles côte à côte sur 35 mètres de large qu’il aurait fallu enfouir à deux mètres de profondeur. C’est l’emprise d’une autoroute, une autoroute sur laquelle on ne peut rien construire. L’impact environnemental des pylônes d’une ligne aérienne est moindre », répète-t-il. Il aurait également fallu agrandir le poste électrique d’Avelin et prévoir des raccords tous les kilomètres, qui sont autant de « points de fragilité ». « Techniquement, ça n’a jamais été fait pour une telle puissance sur une telle distance », ajoute-t-il. Enfin, il y a l’argument du coût : même avec toutes ses mesures compensatoires, le projet en aérien serait toujours deux fois moins cher que l’option en souterrain.

la démolition des quatre maisons sur le tracé de la ligne THT a commencé à Leforest

Le projet de nouvelle ligne à très haute tension entre Avelin et Gavrelle n’est plus une vue de l’esprit. Le chantier de déconstruction des quatre maisons leforestoises situées sur le tracé définitif a commencé la semaine dernière pour l’une et lundi pour les trois autres. Ce sont, pour l’heure, les seules dont la démolition a été actée. Rue Émile-Basly, la déconstruction a commencé il y a plus d’une semaine. Les murs sont encore debout mais plus pour très longtemps. Huit ans qu’on en parle de la nouvelle ligne à très haute tension (THT) entre Avelin et Gavrelle. Huit ans qu’on suit la concertation organisée par la Commission nationale du débat public, les manifestations et les recours des opposants. Eh bien, après ces huit années de feuilleton, on entre dans le concret avec un chantier très symbolique : la déconstruction de quatre maisons de Leforest. Pour celle de la rue Émile-Basly, à l’écart de la ville, ça a commencé la semaine dernière. Pour les trois autres, rue Casimir-Beugnet, les engins et les ouvriers s’activent depuis lundi. Pour les trois maisons de la rue Casimir-Beugnet, la démolition a commencé en début de semaine. Ces quatre démolitions sont, pour l’heure, les seules prévues dans le cadre de ce projet de ligne THT. Pour mémoire, rapidement après que RTE (Réseau de transport d’électricité) a annoncé son souhait de doubler la tension de la ligne à 400 000 volts Avelin-Gavrelle, s’est posée la question de son impact visuel et d’éventuelles conséquences sur la santé des habitants. RTE et les élus locaux – contraints d’y réfléchir bien qu’opposés au projet – ont négocié un tracé éloigné au maximum des habitations. Les quatre maisons de Leforest sont alors apparues comme un cas particulier : elles allaient être très proches de la ligne dans tous les cas, mais en les « sacrifiant », on pouvait en « épargner » d’autres à Évin-Malmaison.

34 autres maisons à moins de 100 mètres

C’est le choix qui a été fait et c’est pour cette raison qu’elles ont été les premières à être rachetées par RTE. Pour les 34 autres habitations situées à moins de 100 mètres de la future ligne THT (principalement dans la Pévèle), c’est différent : les propriétaires ont le choix de vendre leur bien (à partir d’une estimation réalisée par les Domaines) ou de rester. Huit n’ont toujours pas répondu à RTE, cinq ont fait savoir qu’ils n’étaient pas vendeurs, quatre (à Mons-en-Pévèle) ont d’ores et déjà signé un compromis de vente avec RTE et dix-sept ont demandé une estimation ou ont entamé une négociation.

À notre connaissance, les propriétaires des maisons condamnées de Leforest ont tous déménagé dans d’autres communes. Ils n’assistent donc pas, au quotidien, à la déconstruction méthodique de leur bien. À terme, rue Beugnet, RTE fera réaliser des aménagements paysagers pour atténuer l’impact visuel des pylônes et de la ligne. Une zone humide doit également être créée sur 6 500 m². Les travaux de la nouvelle ligne THT Avelin-Gavrelle à l’arrêt durant le confinement Le chantier de la nouvelle ligne à très haute tension à deux fois 400 000 volts entre Avelin et Gavrelle est suspendu. Seules des opérations essentielles seront réalisées durant le confinement. Même cause et mêmes effets pour la mise en souterrain de la ligne à 225 000 volts Asturies-Courrières.

Seules des opérations essentielles, comme la finalisation des fondations des nouveaux pylônes (ici à Flers-en-Escrebieux en février), seront réalisées. Photo Séverine Courbe Seules des opérations essentielles, comme la finalisation des fondations des nouveaux pylônes (ici à Flers-en-Escrebieux en février), seront réalisées. Photo Séverine Courbe

La pandémie de Covid-19 et le confinement ont mis un coup d’arrêt à de nombreux chantiers.

Celui de la nouvelle ligne à très haute tension (THT) entre Avelin et Gavrelle ne fait pas exception. RTE, en charge de ce grand projet destiné à doubler la capacité de cette ligne de 400 000 volts, confirme que les travaux sont suspendus, « pour l’essentiel », durant le confinement. Il en est de même pour le chantier annexe d’enfouissement partiel de la ligne à 225 000 volts Asturies-Courrières (entre Auby et Dourges).

Début mars, le chantier d’enfouissement de la ligne Asturies-Courrières, entre Dourges et Auby, avait franchi une étape importante avec le tirage des câbles en souterrain. Photo Séverine Courbe Début mars, le chantier d’enfouissement de la ligne Asturies-Courrières, entre Dourges et Auby, avait franchi une étape importante avec le tirage des câbles en souterrain. Photo Séverine Courbe « Notre priorité est, bien entendu, la protection des salariés, qu’ils soient de RTE ou des entreprises prestataires », indique le gestionnaire du réseau haute tension en France. Mais de la même manière que ses salariés restent mobilisés pour maintenir le réseau en bon état et s’assurer d’un niveau de production suffisant*, indispensable en ce moment, certaines opérations « essentielles » seront réalisées sur ces deux chantiers.

Mise en sécurité des chantiers et du réseau Il s’agit d’abord de mettre en sécurité les travaux en cours, « par exemple finaliser les fondations des pylônes qui n’avaient pas pu l’être », précise RTE. Ensuite, l’entreprise doit réaliser « un nombre très restreint d’opérations qui doivent être finalisées au printemps sous peine de fragiliser à moyen terme l’alimentation électrique de la région ». Cela doit éviter « un décalage de planning et des retards conséquents (pouvant aller jusqu’à plusieurs mois) de la mise en service de la future ligne Avelin-Gavrelle », toujours prévue à l’automne 2021.

En nombre limité, ces opérations ne seront menées « qu’après avoir pu mettre en œuvre toutes les mesures pour protéger les salariés et les prémunir des risques de contamination au Covid-19 », rassure RTE. Que ce soit pour la ligne Avelin-Gavrelle ou la ligne Asturies-Courrières, les chantiers ne reprendront « complètement » qu’à l’issue de la crise sanitaire.