HISTORIQUE

LEFOREST ENVIRONNEMENT

De sa création en 1992 à ses vingt ans en 2012
CHRONIQUE Par Maurice PIERARD


à l’occasion des vingt ans en 2012
Vingt années de militantisme Vingt années de partenariat



Octobre 1992


Leforest faisait la une des éditions locales des journaux. Un scandale  ! On avait découvert des produits hospitaliers, pharmaceutiques, des poches de sang sur la décharge de la rue de l’égalité, gérée par une société privée, sous la responsabilité du district Hénin Carvin (propriétaire du site).

Depuis longtemps cette décharge était la hantise des riverains, incommodés. Par ses odeurs, par les façades éclaboussées ou empoussiérées par un incessant trafic de camions. En outre, elle était le rendez-vous de ferrailleurs, de récupérateurs, en tous genres qui incommodaient le voisinage par leurs feux, leurs fumées. En bref, cette décharge était très mal gérée et la découverte de ces déchets fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.

Pour contrevenir à tous ces nuisances, l’association Leforest Environnement fut donc créée avec l’aide des verts d’Hénin-Beaumont qui avaient une antenne à Leforest. Monsieur Maurice Pierard, qui militait déjà dans d’autres association écologique fut alors sollicité pour en assumer la présidence, ce qu’il accepta…
Leforest Environnement était né.

Année 1993

Parution du Forestier, bulletin d’information trimestriel à l’usage des adhérents 16 et 17 avril 1993 premier nettoyage de printemps année 1994  : La décharge est rebaptisée CET (Centre d’Enfouissement Technique). Ces odeurs ont été insupportables, notamment pendant les périodes chaudes de l’été et le 20 décembre 1994, une pétition rassemblant plus de 1000 signatures a été remise au District, à l’issue d’une réunion du District. Le 22 mai 1994, cinq représentants de l’Association se rendent avec un autocar affrété par les Verts en Vallée d’Aspe dans les Pyrénées à une grandiose manifestation de protestation contre un projet autoroutier menaçant de défigurer cette magnifique vallée 5 juin 1994, ce fut au plan d’eau, première fête champêtre. 15 juin 1994  : La C.L.I.S (non encore officielle) fait état de la mise en place des traitements chimiques des eaux résiduelles des bassins de décantation par peroxyde d’azote, ce qui soulageait notablement les riverains du Planty incommodés.. fin de l’année 1994 voit sous l’impulsion de Mr MARQUETTE, Vice-Président du Conseil Général, une initiative digne d’être soulignée  : la création de la zone départementale de préemption du Mois de l’Offlarde, zone de pâtures et de petits bois, d’une carrière en fin d’exploitation, d’une surface totale de 110 ha, appendice naturel du bois de l’Offlarde géré par l’O.N.F. Dès lors, 10 ha sont acquis par le Département aux H.B. NP.C dont l’entretien incomba à la commune avec subvention départementale. Sa gestion et l’entretien finirent par être repris par le Département avec le concours d’EDEN 62. Le 20 décembre 1994, une lettre ouverte a été amenée aux Élus lors de l’ouverture du Conseil du District pour attirer leur attention sur la concentration excessive de sites polluants dans notre région avec déjà des interrogations sur le fonctionnement de l’incinérateur d’Hénin – Beaumont.


Année 1995


Le bulletin n° 9 de mars 1995 est consacré à l’évolution de la situation sur le C.E.T. de Leforest  : la CLIS s’est réunie 4 fois sur le terrain et en mairie pour débattre des problèmes.

Les odeurs des eaux résiduelles des bassins de rétention, traitées par I>ri oxyde d’azote ont été résorbées à la satisfaction du voisinage de la Cité du Planty.

Les P.V. d’analyse des eaux souterraines nous sont communiqués, apparemment en conformité avec les normes.

À la suite de la pétition remise le 20.12.94 à Mr le Président du District, les services techniques ont posé des filtres à charbon actif au sommet des cheminées d’aération des alvéoles déjà comblées du CET. Les riverains de la rue de l’Egalité admettent une amélioration.

Mais, on constate sur les lieux de nombreuses colonies de mouettes qui se nourrissent des ordures ménagères de la région lilloise (les O.M. du district vont à l’incinérateur), et des déchets alimentaires (périmés ou non) provenant des grandes surfaces (produits classés DIB, déchet industriel banal).

Enfin, le trafic de poids lourds, générateur de salissures, de bruit, de vibrations est toujours déploré par les riverains de la rue de l’Egalité.

Le 31 mars 1995, eut lieu un incident assez comique mais révélateur du genre de denrées admises en décharge. Vers llh30, un camionneur arrête son véhicule face à une boulangerie pour acheter une baguette. Il redémarre probablement son véhicule trop rapidement qui perd sur la chaussée une bonne partie de son chargement  : de la viande avariée (rôtis – poulets – charcuteries)
Émoi dans le quartier et fuite des curieux repoussés par |’odeur. Jamais, situation ne fut rétablie aussi promptement par les ouvriers d’Onyx dépêchés sur les lieux pour faire disparaître ce dépôt compromettant. Même les ordures ménagères étaient en principe exclues du CET, que venait donc faire ce camion en décharge de Leforest ? Explication: les déchets des grandes surfaces étaient classées DIB (Déchet Industriel Banal). Pour une banalité |….
Nous portions plainte … Sans résultat.
Le bulletin n° 10 de juin 1995 relate une polémique survenue avec la Municipalité a propos des cirques ambulants qui périodiquement encombraient la place publique de leurs véhicules hétéroclites, où étaient encagés de pauvres animaux, de leur bâche énorme destinée a de prétendus spectacles. Une sono tapageuse véhiculée a répétition a travers toute la ville depuis les premières heures jusqu’en soirée nous cassait les oreilles et pouvait être considérée comme un trouble a l’ordre public. Nous avions dénoncé ces nuisances par une lettre au Maire et la réponse inattendue parvint par le bulletin municipal, tournant en dérision nos prises de position « rétrogrades  », car le « modernisme exigeait un grand renfort de sono  » (Sic).
L’auteur de cette diatribe municipale ne voulut point se dévoiler mais notre réponse dans le bulletin n° 10 fut assez acerbe, dénonçant les aspects nauséeux de ces cirques exploitant «  l’animal spectacle, l’animal objet qui en fait n’est que l’animal pognon  », condamné a pâturer et a souiller les places publiques.

Dans un registre plus serein, nous organisions du 5 au 9 juin 1995, une exposition destinée a la sensibilisation des élèves des écoles et du Collège Paul Duez a certains problémes de société, L’exposition était centrée principalement sur l’art de vivre et la spiritualité des Indiens du Nouveau Monde. Le choc de deux civilisations était mis en évidence avec d’une part la présence du sacré reconnu en chaque manifestation de la nature et d’autre part cette conception matérialiste du monde véhiculée par l’homme blanc imbu d’une supériorité intellectuelle discutable orientée vers la possession, le profit et en définitive la destruction. Hélas, l’impression restée dans nos mémoires n’est pas celle d’un grand impact de ces subtilités intellectuelles et philosophiques dans |’esprit de nos jeunes scolaires.

Ce fut également l’époque de la reprise des essais nucléaires par Jacques Chirac et le 30 septembre et le 14 octobre 1995, nous participions a des manifestations contre ces délires de mégalomanie nucléaire 4 LILLE et DOUAL

Le 9 novembre, nouvelle manifestation à Hénin Beaumont au District, contre la suppression de la Commission de l’Environnement avec la participation de Chlorophylle Environnement, Oxygéne+, Nord Nature et nos représentants.


Année 1996


Une triste nouvelle nous a marqués en mars 1996  : la disparition de notre très cher Ami et Secrétaire Pierre Caron, présent jusqu’au bout à nos côtés malgré la maladie qui le rongeait. Pierre Caron, membre de Leforest Environnement depuis les origines, entré au Conseil d’Administration en 1994, était Secrétaire depuis janvier 1995. Président de la Société de Pêche, cette activité le prédisposait a la compréhension de la biodiversité et c’est avec enthousiasme qu’il participait à nos activités, notamment aux marches du dimanche matin, contribuant par ses connaissances à la diffusion de nos idées. Le nettoyage de printemps du 23 mai se caractérise toujours par une importante participation collective et par l’intervention de multiples équipes d’intervention sur des sites différents, ce qui permit de mobiliser davantage les écoles. Nos bulletins d’information de 1996, mettent l’accent sur plusieurs sujets d’actualité  : La prise de conscience de la corrélation entre le réchauffement climatique (on en subit déjà les effets) et le phénomène d’industrialisation depuis 1860. La protestation contre la politique autoroutière (avec la construction de l’A16 et le projet de l’A24 toujours latent, ex Al bis). L’irresponsabilité des élevages industriels qui nourrissent les bovins à partir de farines animales, les transformant ainsi en carnivores, ce qui est à l’origine de l’épidémie de vache folle. L’ouverture de la déchetterie d’Evin Malmaison avec indications des horaires, de son fonctionnement et des natures de déchets pouvant être admis, avancée incontestable vers le tri sélectif. Nous assistons d’autre part à plusieurs manifestations d’importance  : Le 29 avril une délégation de Chlorophylle Environnement, d’Oxygène+ et de Leforest Environnement est reçue au Ministère de l’Environnement en vue de la création de l’observatoire de l’Environnement, projet cher à Claude Fauqueur. Le 13 octobre 1996, nous assistons aux rencontres écologiques du Douaisis à Auberchicourt, chez un fermier traditionnel, qui dénonce les dérives de l’agriculture et – de l’élevage intensif ayant conduit à l’épidémie de la vache folle. L’évolution vers le «  bio  » semble déjà devoir s’imposer à terme.

Année 1997


La municipalité nous demande d’organiser le cheminement du Parcours du cœur le 6 avril pour les marcheurs des écoles et pour le public.

Mais d’autres manifestations sont programmées  :

—  Un voyage au Marquenterre est organisé du 26 au 27 avril.

—  Le 20 juillet, une délégation de notre Association participe à la marche de protestation contre la chasse illégale dans le platier d’Oye-Plage, en raison de l’occupation illégale par les chasseurs de huttes de chasse situées dans une zone naturelle classée. Cette opération devait se reproduire à plusieurs reprises sous l’égide de Nord-Nature, association à laquelle est affiliée Leforest Environnement

—  Le 20 septembre, nous participions à Bois-Grenier à une marche de protestation contre le projet d’autoroute A24 qui devait traverser l’ex-bassin minier de l’Artois, les Weppes jusque la frontière belge en passant par la région lilloise. Ce projet avorte en raison du refus des Belges d’en assurer la continuité.

—  Le 9 novembre, nouvelle marche de protestation organisée par l’Union Écologique de Fiers, cette fois contre le bétonnage de l’Escrebieux à Quiéry la Motte. L’objectif de ce projet était d’assainir la nappe mais la cause profonde de pollution n’était pas traitée (les nitrates de l’agriculture et le défaut d’assainissement des habitations). Finalement on eut recours à la bentonite moins pénalisante que le béton, mais toujours dans la catégorie des traitements symptomatiques.

Dés 1996, l’alerte avait été donnée concernant une plombémie supérieure à la normale constatée dans le sang des enfants résidant dans le secteur contaminé par Métaleurop (13  % des enfants des écoles sont atteints).

Or, l’année 1997 voit poindre l’intervention du plan d’intérêt général (le PIG), attendu depuis des années, en vue de définir les contraintes d’utilisation des sols pollués par le plomb et le cadmium.

Le 11 mars, Marie-Christine BLANDIN, Vice Présidente de la région s’était déplacée* Leforest pour exprimer les réserves des Verts sur ce sujet. Le 28 mars, le Professeur VIVIER, Président de Nord-Nature avait fait à Dourges, une

conférence alertant la population sur les risques pour la santé publique et «  comment des enfants, les plus vulnérables.

Ce plan suscitait de nombreuses réticences de la part des élus en raison servitudes (de construction et de cultures) qui allaient grever de nombreux.

—  À cette époque était né à Evin Malmaison, le Comité de Défense Evinois, a l’initiative de J.P. Wirtgen, dont l’objectif était précisément la prise en compte intérêts de la population concernée par ces contraintes et le dédommagement des familles des enfants atteints de plombémie.

Ce fut toujours à l’initiative de J.P. Wirtgen, l’année de la naissance du CRANE (Collectif Régional Associatif Nord. Environnement), organisme  : cherchant à regrouper les différentes associations afin d’avoir un plus grand impact sur les pouvoirs publics.

Une réunion eut lieu à cet effet à Flers en Escrebieux dans les locaux de  : Union Écologique de Flers. Y participaient notamment, Robert Trouvilliez, Vice-président de Nord Nature, Gérard Debreyne, cultivateur spolié par les retombées de Métaleurop et représentant E.D.A. (Environnement et Développement Alternatif, association Lilloise dont la Présidente était Danièle Poliautre), ainsi que d’autres Associations dont Leforest Environnement.

Bien que reconnu officiellement, le CRANE n’a pas fonctionné à l’époque, en raison de la mésentente entre J.P. Wirtgen et EDA et Nord Nature.

J.P. Wirtgen a lutté de son côté pour obtenir après maintes démêlées judiciaires le dédommagement des familles des enfants atteints de plombémie. Il faut lui reconnaître ce mérite et cette réussite.

EDA avait pris en main depuis – des années les intérêts de Gérard rune. Ce dernier, fermier de son état, expulsé de ses terres lors de la construction de la ville nouvelle de Villeneuve d’Asq était venu s’installer à Auby. Voyant mourir ses bêtes contaminées par le plomb, pressentant la contagion à l’homme. il avait refusé de poursuivre son exploitation et après une procédure de décades, soutenu par EDA, il avait fini par gagner son procès contre drop. au moins sur le plan du principe car les indemnités donnèrent lieu à de nouvelles procédures judiciaires.

Par la suite, les terres de Gérard Debreyne furent l’objet d’études de dépollution des sols par les plantes, sous la direction des universités de Lille I et ‘11illarII dans le cadre de l’Association «  Espace Biologique  » à laquelle Leforest Environnement fut intégré.

C’est au cours de cette année 1997 que Mr Vendeville, Maire de Courcelles-Lès-Lens décida la création d’une piste multi mécanique pour la pratique du karting et autres sports automobiles, détruisant 8 ha de bois de la gare d’eau. Il le fit d’autorité sans autorisation préfectorale, bien que ce circuit fut situé dans une zone contaminée par le plomb à près de 1  000 p.p.m, et en dépit où pour prévenir la proclamation imminente du PIG. La Préfecture mise devant le fait accompli régularisa ce circuit, on ne sait par quelle subtilité administrative, en dépit de tous les risques sur la santé et le circuit fut inauguré par, un cross automobile de lycéens. Nos lettres de protestation à la Préfecture demeurèrent sans effet. Le 20 novembre 1997, une manifestation inter associative sur les lieux, rapportée par la presse, n’eut guère plus d’effet Il eut fallu engager une procédure judiciaire mais nous ne nous sentions pas compétents pour ester en justice.


Année 1998


Toujours dans le cadre du PIG de Métaleurop, sous participions fin 1998, (le U1 décembre) une réunion très animée à Evin Malmaison, organise par le ‘Comité de Défense Evinois axé sur préjudices subis par la population à la suite de la promulgation du PIG, pour lesquels aucune compensation n’était prévue. Les questions de santé sont préoccupantes notamment pour les jeunes enfants et engendrent un malaise dans la population,

“Mais beaucoup autres actions sont entreprises au cours de l’année

Le 17 juillet, nouvelle manifestation contre la chasse illégale du platier de Oye-Plage. Ce sont les chasseurs qui sont dans l'illégalité mais c' est, contre les Associations écologiques que se retournent Préfet, Sous Préfet, retranchés derrière les CRS qui repoussent les écolos, afin prétendent-ils d’éviter l'affrontement. Certes, il était plus facile

d’affronter des écolos plutôt que de déloger des chasseurs armés,

Le 16 décembre 1997, nous avions envoyé à Lionel Jospin, alors Premier Ministre, une liste inter-associative protestant contre les dates d’ouverture prématurée de la chasse au gibier de, en attirant son attention sur le cas Particulier du Platier d’Oye où les infractions aux droits des non-chasseurs sont légion, Réponse dilatoire du Ministre

Le 8 novembre 1998, une délégation de Leforest Environnement se rend à Paris au Salon Marjolaine portant sur le thème de l’alimentation avec des conférences sur les OGM et surtout sur le développement des cultures biologiques, Cette agriculture se développe à la suite du scandale de la vache folle et le label AB commence à être connu de tous, Le souci du retour a un environnement moins artificiel et à des habitudes alimentaires plus saines commence se faire jour.

Mais os événements du CET de Leforest Environnement sont toujours d’actualité  : dés l’année 1996, on avait constaté (visite du site le 4.11.1996) une nette amélioration des nuisances subis par les riverains, notamment des odeurs. Christian Laplanche avait néanmoins déplore les salissures sr es façades de la rue de l’Egalité et avait souhaité des nettoyages plus fréquents

“Mais une information importance nous tombe lors de a CLIS du 27 mai 1998  : la fermeture provisoire (pour mise aux normes) de l’incinérateur de Hénin Beaumont, ce qui se traduit par un apport supplémentaire de quelques 60.000 tonnes d’ordures ménagères par an à Leforest

Comme lot de consolation, on nous annonce la mise en service prochaine d’un réseau de drainage des gaz de fermentation des alvéoles, terminé par une torchère de brûlage du biogaz (ce qui devrait soulager d’autant les odeurs potentielles)

Mais nouveau rebondissement, depuis août 1997, fonctionne le ramassage ses déchets végétaux, en particulier des tontes de gazon qui sont entreposées sur le CET de Leforest avant leur acheminement vers l’usine de compostage de Graincourt les Havrincourt

Ces déchets, remués pour séchage dégagent une odeur nauséabonde et une nouvelle vague de mécontentement soulève les riverains de la rue de l’Égalité.En attentant une solution définitive, Mr Bouquerel, Maire, demande la mise en décharge des déchets vers du vendredi soir afin d’éviter leur fermentation jusqu’au lundi matin, Nous sollicitons le déplacement de l’aire de stockage ver le fond du CET afin d’éviter a proximité des habitations. Demande non suivie d’effet.

D’autres préoccupations marquent l’année 1998  :

Ce fut le 28/03/98 l’opération «  grève des bras croisés  » par nos militants sur le perron de la Mairie (transférée salle des fêtes suite à la désaffectation de la Mairie) pour protester contre la reconstitution pratiquement immédiate des décharges sauvages après nos nettoyages de printemps ou d’automne.

Le 17 juin renouvellement de notre fête champêtre de printemps.

Le 10 septembre, nous intervenons lors de l’enquête publique concertant l’extension de la carrière Huguenot-Fénal, située dans la zone de préemption du Bois de lOfflarde, cette activité nous paraissant incompatible avec les prescriptions de l’arrêté préfectoral de création de cette zone

Année 1999


Nous ne reproduisons pas en 1999 la «  gréve des bras croisés  », qui fut purement symbolique mais le 20 mars nous renouvelons une action limitée de nettoyage de printemps sur les rives de la Deule.

La manifestation du 24 janvier 1999 au platier d’Oye est marquée par des scènes de violence de la part des chasseurs, qui barrent les routes avec des pneus enflammés, qui attaquent un autocar d’écologistes par jets de pierre et qui s’affrontent même avec les forces de l’ordre.

Une triste nouvelle endeuille l’association le 8 mai  : notre ami Gérard Gaffet décède après une maladie pénible. Président fondateur de la boule Leforestoise, il faisait partie depuis longtemps de notre Association dont il devint administrateur en octobre 1995. Très sensible a nos idées, il nous avait beaucoup aidés pour l’organisation des concours de boules lors de nos fêtes champêtres.

Cette journée de |’environnement du 6 juin 1999 a la zone de loisirs du plan d’eau programmée antérieurement, ne put être annulée et fut couronnée de succès avec la participation de la société de pêche, des membres du club équestre, des majorettes, et de la Municipalité et de ses services. Le concours de boules fut intitulé  : «  challenge Pierre Caron et Gérard Gaffet  ».

Coté CET (ex-décharge) on constate lors de l’été une recrudescence des mauvaises odeurs. Notre Association demande une nouvelle réunion de la CLIS qui a lieu le 30 novembre. On nous y apprend que |’exploitation parviendra 4 son terme vers 2004, 2006, après reconquête paysagère. Et également que les 60.000 tonnes d’ordures ménagères parvenant en plus a la décharge de Leforest seront de nouveau incinérées à partir du printemps 2000. Toutes les mesures prises jusqu’alors n’empêchent cependant pas la reproduction périodique d’odeurs désagréables, toujours en cause ces fameuses tontes de gazon.

Années 2000 a 2003


L’année 2000 a été celle d’une crise au sein de |’ Association, a cause d’un problème de secrétariat.

Depuis l’origine de |’ Association, Georges Osczak avait toujours été le secrétaire effectif de notre organisation, titre qu’il n’avait jamais accepté officiellement par allergie a toute hiérarchie.

Cependant à partir de mars 1996, il avait été promu secrétaire-adjoint afin qu’il puisse être rémunéré en contrat-emploi-solidarité (CES), fonction qui le valorisait, car dès lors il ne faisait plus partie de ces demandeurs d’emploi a vie très critiqués.

Très motivé, très actif, passionné de nature et de biodiversité, fin connaisseur des champignons et organisateur de sorties «  champignons  » pour des groupes, Georges mettait de la passion dans son travail de secrétariat, qui n’était pour lui que le prolongement de son engagement écologique.

C’est donc avec beaucoup de dévouement et d’efficacité qu’il assumait la rédaction et la diffusion du Forestier, toute la correspondance de 1’ Association ainsi que le classement des archives.

Son contrat était renouvelable pendant 2 années, mais, j’obtins exceptionnellement sa prolongation d’une année supplémentaire si bien que son contrat expira en mars 1999, époque où nous avons cherché a le remplacer.

Ces contrats très largement subventionnés (a prés de 90  %) nécessitaient néanmoins un suivi comptable très lourd et délicat et pendant toutes ces années, le travail échut a Madeleine Lebrun, trésorière de |’Association et adhérente puis

_membre du Conseil d’Administration depuis des années. Madeleine s’acquittait de

cette tache avec beaucoup de rigueur et de minutie.

Une candidature s’était présentée pour remplacer Georges en la personne d’une secrétaire de formation, sans emploi, mère célibataire présentée comme méritante au regard de certains problémes familiaux.

Après avis du Conseil d’Administration, cette candidature fut acceptée malgré quelques réticences internes, a défaut d’autre solution.

Ce fut Georges qui fut chargé de lui passer les consignes, notamment pour la manipulation et la gestion de l’ordinateur. II le fit si bien qu’après quelques mois de collaboration, notre employée s’était 4 ce point adaptée au concours de Georges que c’était lui, qui journellement se rendait chez elle pour faire l’essentiel du travail, bien que ce fat elle qui touchait les émoluments, tandis que Georges était rémunéré sous forme de quelques réconfortants  !

Ce petit jeu ne pouvait durer. Elle ne paraissait pas d’autre part avoir le feu sacré pour L’écologie, elle semblait se jouer de nous. Cette situation finissait par devenir intolérable, d’autant plus que les subventions accordées aux Associations avaient notablement diminué.

Si bien, qu’après avis de la Trésorière, et du Trésorier Adjoint, nous décidions de licencier notre employée. Nous lui adressions sa lettre de licenciement avec préavis d’un mois, et prenions soins d’en aviser les administrations compétentes  : la Direction du Travail, les ASSEDIC, l’URSAAF. Aucune réaction de leur part, nous pensions donc être dans la plus parfaite légalité.
Or quelques 3 mois plus tard, je recevais une lettre recommandée des Prud’hommes de Liévin, suivant laquelle notre employée nous demandait un dédommagement de quelques 1800  € pour les 3 mois de travail (non effectués), sans compter les congés payés et 1 mois de travail supplémentaire pour indemnité de licenciement illégale. Nous avions été victimes d’une indélicatesse notoire, surtout compte tenu des méthodes expéditives de délégation du travail de l’intéressée.

Et nous apprenions bien tardivement que c’était nous qui étions dans l’erreur, car selon le code du travail, les difficultés financières ne justifient pas le licenciement d’un CES.

Donc officiellement, nous étions des exploiteurs d’une pauvre salariée, au même titre qu’une entreprise capitaliste.

Nous avons dû vider les caisses de l’Association pour nous plier a ladite «  justice  ».

Cet incident m’avait totalement démoralisé et a 1’ Assemblée Générale de novembre 2000, je donnais ma démission de Président tout en restant dans le Conseil d’Administration, espérant que quelqu’un de plus jeune me succéderait.

Première conséquence  : nous avons abandonné la parution de notre bulletin trimestriel, Le Forestier, qui ne reparut qu’en 2004. Avec l’absence du «  Forestier  », disparaissait une partie de la mémoire de |’ Association, car tous les faits d’importance y étaient relatés.

Les activités de |’Association s’en ressentirent  : à titre d’exemple, les marches hebdomadaires qui avaient encore lieu le dimanche et dont la fréquentation, dans ce climat de déprime, alla en diminuant jusqu’à |’ extinction.

Le nombre de nos adhérents allait également en diminuant et le creux de la vague fut atteint en 2002 avec seulement 80 adhérents alors que parti de plus de 200 adhérents en 1992, l’effectif s’était stabilisé autour de 130 adhérents avant cette crise.

La réactivité de nos adhérents fidèles n’était pas disparue pour autant et c’est avec hargne qu’elle se manifesta lors de la CLIS de la décharge du 15 mai 2001.

En effet les nuisances dues a la décharge ne s’étaient pas apaisées et en cette journée du 15 mai 2001, la CLIS qui se réunissait en mairie de Leforest (Actuelle salle des fêtes), fut reçue par un Comité d’accueil, tout a fait déterminé, arborant des masques devant les visages et des banderoles non moins significatives  : «  Halte à la puanteur – Stop a la décharge  ». Une trentaine de personnes manifestait bruyamment leur mécontentement et les officiels en restèrent stupéfaits, parmi lesquels, M. Rodrigués, nouveau Maire de Leforest, le Sous Préfet de Lens en personne, les représentants des services publics et les techniciens de Onyx. Il s’agissait toujours de l’entrepôt des déchets végétaux putrescibles à ciel ouvert et d’odeurs de méthane. Les manifestants demandaient la date de fermeture de la décharge et de réaménagement du site.

C’est dans ce climat que se déroula la réunion de la CLIS et nous recûmes des apaisements en ce qui concerne le recouvrement journalier des alvéoles par de la terre et la fin d’exploitation prévue en 2005.

La plate-forme d’entrepôt des déchets verts fut, quelque temps plus tard transférée à Graincourt les Havrincourt, ce qui améliora sensiblement le problème des odeurs.

Le dépérissement de |’ Association fut très mal ressenti par une partie de nos adhérents les plus fidèles qui reprirent le-flambeau et redonnèrent le moral au Président démissionnaire.

L’une des plus influentes fut Annick Dehaies, adhérente depuis les origines, membre du Conseil d’Administration et qui eut l’idée géniale avec Cécile Caron, Sylvia Lemaire et Maryse Dohet de relancer |’activité dépérissante de la marche du dimanche matin pour la transférer le mardi après-midi, moment qui convenait mieux a beaucoup de retraités, de personnes seules disposant de leur temps en semaine et retrouvant dans cette activité, entrain et ambiance conviviale. Le succès fut immédiat et par beau temps, une quarantaine de personnes y participait.

Annick Dehaies fut par la suite dénommée «  la boite a idées de I’ Association  » car elle organisa conjointement avec Leforest-Mémoire, plusieurs rallyes concours sur des thèmes relatifs au passé et aux particularités leforestoises. C’était Georges Osczak, toujours secrétaire effectif de l’Association qui mettait en page les questionnaires rédigés par Annick. Ces actions avaient le mérite de

—  redonner un peu de couleur a |’ Association.

Depuis l’origine, lors de nos Assemblées Générales nous avions coutume de collecter radios médicales, piles usagées, cartouches d’encre…

D’une activité occasionnelle, Annick et son équipe de dames dévouées, la transforma en centre de collecte systématique en y ajoutant les téléphones portables (a destination de la FNATH – Fédération Nationale des Accidentés du travail) les paires de lunettes usagées pour le lycée professionnel de Berck sur Mer. Les produits financiers de ces collectes étaient reversés a des couvres humanitaires. Au centre de collecte qui fonctionne aux Écuries du Château, le 2ème et 4ème mercredi du mois de 16 a 18 heures, elle ajouta une bourse des échanges dont la devise est «  échanger plutôt que jeter  » et qui reçut immédiatement un succès inespéré.

Toutes ces activités annexes redonnèrent du tonus a |’ Association. Parmi celles-ci, citons également la collecte de bouchons, initiée par Cécile Caron a son domicile avec l’aide de dames bénévoles très dévouées  : Maryse, Lucienne, Francine, Maria et d’autres.

Depuis la fin 2001, l’opération «  un bouchon, un sourire  » avait débuté et Cécile avait répondu a cet appel avec le concours de la commune pour les transports de bouchons et malgré des difficultés pour trouver des lieux de réception qui variaient sans cesse, cette activité avait persisté très efficacement pour atteindre des volumes inespérés en très peu de temps.

(‘est ainsi que poussée par la «  base  » l’Association reprenait peu à peu vigueur.

De même, Bruno Waschak, alors Vice-président avait organisé quelques animations équestres avec le CAJ de Leforest et le Club équestre de la Tuilerie.

Annick avait entraîné dans son sillage de nombreux adhérents Sylvia, Henri, Lili, Paul, Henriette, Joël, Jacky, Rolande, Achille et d’autres, et |' Association semblait renaître d’une vie nouvelle différente de ses origines.

Nous avions perdu beaucoup d’adhérents pour en regagner de nouveaux attirés par nos nouvelles activités très différenciées.
Mais l’absence de Président se faisait sentir et nous recevions périodiquement des rappels de la Sous-préfecture, une Association ne pouvant survivre sans Président. Mais aucun prétendant ne s’était jamais manifesté, si bien que lors de l’Assemblée Générale de novembre 2001, j’acceptais de redevenir Président pour éviter la dissolution de 1’ Association.

Nous participions toujours aux parcours du cœur dont nous avions la responsabilité d’établir le parcours et de prendre les inscriptions (pour les écoles et pour les adultes).

Un nouvel adhérent devait laisser son empreinte dans 1’ Association  : c’était Daniel Delecourt, suivi et aidé de son épouse Catherine.

Daniel et son épouse étaient acquis à nos idées et Daniel ancien syndicaliste exprimait ses opinions avec brio et savait convaincre.

Annick qui avait réorganisé notre section de marcheurs en laissa l’animation à Daniel Delecourt qui poursuivit cette activité avec beaucoup de réussite et le groupe de nos marcheurs du mardi après-midi devint bientôt célèbre. C’était Daniel qui prenait les initiatives, définissait les parcours, les arrêts ponctués de distribution de café, de chocolat.

Il alla même jusqu’à organiser des déplacements hors Leforest, a Lille lors d’un marché de Noël, au musée de la piscine de Roubaix, au muséum d’histoire naturelle, au zoo de Lille sans jamais recourir au financement de 1’ Association, uniquement par autofinancement des participants.

A l’assemblée Générale de 2003, Daniel Delecourt accéda au titre de Vice-président en complément de Bruno Waschak déjà Vice-président.

Cette nomination permettait certaines délégations de représentation de I’ Association lors de manifestations diverses.

L’année 2003 avait été marquée localement par une catastrophe sociale, économique et environnementale.


Le 16 février 2003, sans préavis, l’usine Métaleurop Nord mettait la clef sous la porte, abandonnant sans vergogne 800 salariés sur le carreau, sans compter tous les sous-traitants. Par ce subterfuge, les problémes de dépollution du site et les responsabilités de contamination des environs étaient laissés à la charge de la collectivité. Les manifestations monstre qui suivirent, se prolongèrent en procédures judiciaires illimitées. Pour certains, les associations écologiques qui pressaient Métaleurop de resserrer ses normes de dépollution, servirent de boucs émissaires et furent accusées d’avoir contribué a la chute de Métaleurop Nord. Il est certain que la décision avait été prise depuis longtemps en haut lieu et que des intérêts économiques supérieurs, en particulier pour échapper à leurs responsabilités environnementales étaient seuls en jeu.

L’année 2003 a d’ailleurs été celle d’une autre catastrophe  : ce fut l’année de la canicule provoquant 15  000 cas de surmortalité et de nombreux incendies de forêt, non seulement dans le sud mais également dans nos régions (Ambleteuse).

Celle-ci succédait d’ailleurs a d’autres catastrophes  : fin 2002, le naufrage du Prestige au large du cap Finistère polluait toute la côte atlantique et le 14 décembre c’était le naufrage du Tricolor au large de Dunkerque. Cette série de désastres n’était que le prix payé par la nature a la société de consommation.

Année 2004


En ce qui concerne le CET de Leforest, la fin de l’année 2003 (réunion de la CLIS du CET du 2.10.2003) avait été marquée par la perspective confirmée de la fin de l’exploitation pour 2005 après aménagement paysager du site et l’obligation pour l’exploitant de la surveillance et de la responsabilité de l’état des lieux pendant 30 ans.
La construction d’une centrale de valorisation électrique du biogaz était  prévue et seul point noir relevé, la continuation d’une décharge de classe III (uniquement avec des matériaux inertes) pour combler l’excavation proche de la cité du Planty nécessitait la poursuite des transports jusqu’en 2015.
Effectivement, cette centrale de valorisation du biogaz était inaugurée officiellement le 11 juin 2004, journée symbolique puisque apportant enfin un aspect positif au problème des déchets revalorisés par la production d’une énergie électrique équivalent annuellement à 540 tonnes de pétrole ou a la consommation de près de 500 foyers.

Le problème de la maîtrise de l’énergie et des flux de matières premières est à l’ordre du jour et on envisage sérieusement la réduction des déchets a la source, le tri sélectif, le recyclage ainsi que les économies d’énergie (isolation thermique des maisons – label HQE, haute qualité environnementale) et les énergies renouvelables, notamment l’éolien et le photovoltaïque.

Au cours de l’année 2004, |’Association connaît un regain d’activité et nous participons a de nombreuses opérations  :

Nettoyage de printemps du 3 avril avec le PIJ et le CAJ.

—  Participation a la manifestation antinucléaire de Paris contre le projet EPR.

—  Contribution a la charte de l’environnement de la CAHC.

—  Nous intervenons auprès du Conseil Général en vue du rachat et de l’incorporation de la carrière Huguenot-Fénal dans la zone de préemption du Bois de 1|’Offlarde avec le concours de Mr Gellez, Conseiller Général.

—  Nous assistons à plusieurs réunions en Préfecture et en Sous – Préfecture concernant la reconversion du site Métaleurop. C’est SITA AGORA qui a été choisi pour piloter cette reconversion qui doit se dérouler en plusieurs phases  : Mesures de sécurité en 2004 Démantèlement des bâtiments et nettoyage industriel de 2004 a 2005. Redéploiement économique de 2004 a 2006 – L’évolution des pollutions sera surveillée par un réseau de 11 capteurs de poussières, de 15 piézomètres avec relevés hebdomadaires. Le redéploiement économique devrait permettre l’emploi de 193 personnes.

L’heure est aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables mais c’est le moment que choisit notre gouvernement pour décréter la construction de VE.P.R., générateur électronucléaire de 3°" génération, un choix pour l’avenir, compromettant par son ampleur le développement des énergies renouvelables. Cette option entraîne de fréquents transports de déchets nucléaires et même de plutonium à travers toute la France, cible potentielle pour des attentats terroristes.

La mégalomanie du gouvernement en matière d’énergie nucléaire est illimitée. En effet, Mr Chirac signe avec des partenaires européens et japonais un projet de construction d’une usine de fusion nucléaire, à Cadarache, projet pharaonique estimé au plus bas a4  10 milliards d’euros et basé sur la reproduction sur terre de la fusion nucléaire 4 base d’atomes d’hydrogène qui se produit sur le soleil a plus de 100 millions de degrés. Le projet sera opérationnel au prochain siècle. En attendant, que chauffe la planète  !

2004 voit notre participation au téléthon de fin d’année organisé dans la commune. Nous récoltons le produit de pièces jaunes dans les écoles et de grilles de concours dans les commerces et lors de la manifestation, ce qui permit la remise a l’A.F.M. Téléthon de sommes assez rondelettes.

En liaison avec notre section de marcheurs randonneurs, a deux reprises, ont été également organisées des sorties à thème avec Mr Dewalle de Nord-Nature, spécialiste des insectes, notamment de la vie des libellules.

«  Pauvres loups  » un article de Georges, notre secrétaire, signé «  l’hamster jovial  » sur Le Forestier n° 30 de septembre 2004, critique l’autorisation de prélèvement limité à quelques loups, délivré à la demande des bergers.

«  Pan  ! Autorisation de prélever en quantité minime  ! A quand la chasse aux cons en quantité illimitée  ?  » demande Georges.

Année 2005


Une enquête publique s’est déroulée en mairie d’Evin-Malmaison pour l’ouverture d’un centre de traitement de déchets de classe II (déchets inertes) dans une excavation du Terril 113. L’un des objectifs de cette décharge est de recevoir les terres polluées en deçà d’un certain seuil provenant du décapage des terrains constructibles exigé par le P.I.G de Métaleurop. Nous émettons des réserves en ce qui concerne les D.I.B des grandes surfaces, qui d’après l’expérience du C.E.T de Leforest contiennent beaucoup de produits alimentaires périmés. On nous donne l’assurance que sera exclue toute matière organique, tout transport suspect étant refusé.

Le 31 mai 2005, notre Association devient officiellement partenaire de «  L’Espace Biotique  », né à la suite des essais effectués dans les terres de la ferme Debreyne d’Auby pour dépolluer les sols contaminés par les métaux lourds par phytoremédiation des plantes cultivées. Le partenaire désigné pour traiter les végétaux imprégnés de métaux lourds, était Métaleurop mais Métaleurop ayant cessé toute activité, d’autres solutions sont à l’étude notamment par hydrolyse. Plusieurs réunions ont eu lieu sur ce thème, où nous étions représentés par Maurice Rochain, jardinier expérimenté, très sensibilisé par la pollution de nos sols par les métaux lourds qui même a Leforest restent contaminés a prés de 250 ppm par le plomb.

Des techniques novatrices et quelques peu scabreuses sont à l’ordre du jour à cette époque et Mr Le Pelletier, Ministre de l’Environnement délivre de nouvelles autorisations d’essais en plein champ de mais génétiquement modifié. Qu’en sera-t-il d’une contamination éventuelle des parcelles voisines  ? Le label «  bio  » se trouve menacé par ces nouvelles techniques qui sont le fond de commerce de multinationales prédatrices.

Le bulletin n°35 de décembre 2005 oppose deux projets de la CAHC, le premier visant a la reconversion écologique de la friche industrielle du parc de la Cokerie de Drocourt, et ne pouvant qu’être approuvé, et le second projet mégalomane de transformation du site désaffecté du Terril Ste Henriette en un parc d’attraction s’inspirant de Disney-land. L’article en question ne pouvait être que diversement apprécié.

L’année 2005 voit la réalisation a notre initiative d’une vaste opération de solidarité visant 4 mettre a la disposition d’Amandine, jeune Leforestoise affligée d’un handicap moteur, un fauteuil roulant de grand prix (13  500  €), très perfectionné et pouvant s’adapter dans la voiture des parents.

Cette opération a mobilisé toutes les bonnes volontés, les municipalités du Canton, Mr Gellez, Conseiller Général, les commerçants, les particuliers, les associations en particulier «  Rayon de Soleil Handicap  » d’Evin-Malmaison, ainsi que les banques dont le Crédit Agricole avec des animations comportant le concours de la chanteuse Lydie Joëlle et la troupe théâtrale du 9 de carreau de Libercourt, Un chèque de 1  500  € de Carrefour Solidarité avait permis de boucler le budget, Cette opération eut un grand retentissement, car caractéristique de la complémentarité entre écologie et solidarité.

La fin de l’année 2005 ouvre une nouvelle crise au sein de  !'Association, moins grave que celle de l’an 2000 mais non sans conséquences.

1a cohabitation des deux Vices-Présidents, Daniel Delecourt et Bruno Waschak, n’allait pas sans heurts, Bruno prenant ombrage de l’aisance verbale de Daniel, tandis que lui-même se faisait de plus en plus taciturne.
Un sourd antagonisme couvait depuis quelque temps et un jour, Bruno explosa et reprocha A Daniel de n’être qu’un écologiste de dernière heure, ce qui n’était pas justifié, Daniel en fut très vexé et menaça de démissionner. Entre les deux, il fallait choisir et ce fut Bruno qui s’éclipsa et ne donna plus signe de vie pendant quelques années. Mais le ver était dans le fruit et quelques jours après l’assemblée générale du 20 novembre 2005, Daniel, à notre grande surprise donnait sa démission, pour des raisons personnelles difficiles à interpréter, sans doute un état dépressif à la suite des incidents relatés précédemment.
Cette défection me prit au dépourvu et j’en éprouvais quelque rancœur. C’était notamment une perte pour la direction de la marche hebdomadaire, car aucun des habitués de cette marche ne voulut lui succéder dans l’organisation et le choix des itinéraires. Il fut alors convenu d’adopter une direction collégiale qui semble fonctionner malgré une moindre envergure des projets et une certaine monotonie dans les randonnées.

Année 2006


Il fallut lors de la première réunion de l’année 2006 redéfinir la nouvelle équipe du Conseil d’Administration, puisque nous étions sans Vice-Président. Jean-pierre Mayeux, un militant actif de vieille date qui avait présenté sa candidature fut nommé à cette fonction. Sylvia Lemaire, également militante depuis des années devenait secrétaire avec comme secrétaire adjoint Georges Osczak qui, bien que n’étant plus rémunéré avait toujours assuré le secrétariat effectif de l’Association. Lysiane Szutarski, la fille d’Edmond était notre Trésorière aidée de Maryse Dohet, l’une des fidèles de la marche, comme Trésorière adjointe. Cécile Caron, la patronne des bouchons servie par une verve tonique devenait notre porte parole.

Parmi les administrateurs, quelques nouveaux arrivants  : Maurice Rochain, déjà cité pour représenter L’Association au sein d’Espace Biotique, Liliane Ricourt déjà très impliquée dans nos actions comme simple adhérente aidée de son mari Paul, Marie-Paule Lefebvre, militante depuis quelques années et la brigade des anciens  : Jér6me Vallin, Christian Laplanche ainsi qu’Annick Dehaies qui bien que jouant un rôle essentiel dans nos actions, ne voulut jamais entrer dans le bureau.

Le début de l’année 2006 voit l’épidémie de peste aviaire ravager les élevages asiatiques. En Europe, seuls quelques cas de contamination d’oiseaux migrateurs ont été constatés, ce qui n’empêche pas qu’une psychose s’installe, faisant chuter la consommation de volailles et se traduisant par des hécatombes d’élevages pourtant peu suspects.

À la suite du passage d’un convoi de déchets nucléaires le 17 janvier 2006 sur la voie ferrée Paris Lille, qui nous concerne directement, nous adressons aux huit maires des communes intéressées (de Douai a Libercourt) une lettre leur demandant s’ils sont avisés du passage de ces trains et s’ils ont reçu des instructions en cas d’accident avec risque de contamination nucléaire.

Les maires qui ont répondu déplorent le manque de communication des autorités sur ce sujet et l’inexistence de directives spécifiques.

Une majorité d’entre eux n’ont pas répondu (5 sur 8), ce qui prouve que le nucléaire dans l’esprit d’une majorité de nos élus demeure un sujet tabou qu’il est plus aisé de laisser a la discrétion de quelques lobbies technico-politiques.
L’année 2006 est une année pivot dans la démarche associative  : en effet, nous apprenons que L’incinérateur d’Hénin-Beaumont étant dépassé, il est question de le remplacer par un incinérateur plus moderne, intégrant la valorisation énergétique.

Cette nouvelle soulève un tollé de la part des Associations, traditionnellement hostiles a l’incinération, considérée comme obsolète et dangereuse pour la santé publique.

C’est ainsi que renaît le CRANE, ce collectif associatif datant de l’année 1997, lors de la promulgation du P.I.G. de Métaleurop, né sous l’impulsion de JP Wirtgen, Président du Comité de Défense Evinois. Rappelons qu’en raison de querelles internes, ce collectif n’avait jamais fonctionné.

Donc, a I'annonce de la construction de ce nouvel incinérateur, considéré comme une provocation, le CRANE renaît de ses cendres, sous l’impulsion de Claude Fauqueur, Président de Chlorophylle Environnement de Carvin qui sonne le tocsin pour regrouper des Associations quelque peu isolées. Un autre militant influant vient nous rejoindre, Thierry Dereux, membre de France nature Environnement, très instruit des orientations nouvelles en matière de traitement des déchets, en opposition totale avec le principe de l’incinérateur, «  aspirateur a déchets  ».
Claude Fauqueur fut nommé Président du CRANE renaissant et Thierry Dereux Vice-Président, tandis que Jean-Pierre Wirtgen, le fondateur en devenait le président d’Honneur.
Le combat contre l’incinérateur était fédérateur et notre voix était beaucoup plus audible, venant d’un collectif. Rapidement d’autres associations vinrent nous rejoindre, d’Haubourdin, du Valenciennois, de Roost-Warendin, de la région de St Omer, toujours pour des problémes liés aux risques industriels.

Nous étions absolument déterminés à lutter contre le remplacement de l’incinérateur vieillissant par un nouvel incinérateur, même si celui-ci était appelé du live plus seyant «  d’usine de valorisation énergétique  ».

Cette technique était notoirement dépassée, en raison de l’appétit boulimique de l’incinération, contraire au principe de réduction 4 la source et du tri sélectif,
La levée de boucliers des associations avait dû porter ses fruits, car le 9 juin 2006, avait lieu une réunion avec les élus et les techniciens de la CAHC et de la CAD (Communauté d’Agglomération du Douaisis), assez rassurante pour le collectif, car la solution de bon sens semblait avoir prévalu avec le renoncement a l’incinérateur et le recours a des solutions alternatives,
C’est alors que fut créé le SYMEVAD, Syndicat Mixte regroupant la CAHC (Hénin Carvin), la CAD (le Douaisis) et OSARTIS (communes de la vallée de la Scarpe), collectivités unissant leurs moyens pour solutionner la même problématique de traitement des déchets.

Les bonnes dispositions évoquées plus haut furent confirmées le 27 septembre 2006 a Cuincy au cours d’une conférence de Mme Corinne Lepage, “avocate, ancienne ministre de l’Environnement, résolument opposée a l’incinération des raisons personnelles difficiles à interpréter, sans doute un état dépressif à la suite des incidents relatés précédemment.
Cette défection me prit au dépourvu et j’en éprouvais quelque rancœur. C’était notamment une perte pour la direction de la marche hebdomadaire, car aucun des habitués de cette marche ne voulut lui succéder dans l’organisation et le choix des itinéraires. Il fut alors convenu d’adopter une direction collégiale qui semble fonctionner malgré une moindre envergure des projets et une certaine monotonie dans les randonnées.

Cette conférence fut conclue par les interventions de Mrs Vandewoestyne et Rodrigues, respectivement Président et Vice-Président du SYMEVAD qui précisèrent les nouvelles orientations en matière de traitement des déchets  :

–  Réduction des déchets à la source  : compostage a domicile, développement des déchetteries et ressourceries. Sensibilisation des producteurs et consommateurs et le recours massif au tri sélectif et au recyclage. S Valorisation des déchets verts par voie de compostage.
_ Traitement mécano-biologique des déchets résiduels pour isoler les métaux ferreux et non ferreux des résidus fermentescibles, valorisés par méthanisation et récupérés sous forme d’énergie électrique.

Ces nouvelles orientations, malgré les incertitudes de procédés encore expérimentaux, paraissent prometteurs et dès lors, nous sommes invités aux réunions des techniciens du SYMEVAD.

Le 11 décembre 2006, a lieu au Collège Paul Duez, en présence de Mr Rodrigués et de Mr Gellez, la remise de la coupe et de récompenses a la classe la plus citoyenne de ce Collège qui avait effectué la meilleure collecte de pièces jaunes dont le produit était destiné a l’AFM Téléthon. Notre Association parrainait cette opération cumulée avec nos actions de solidarité  : collecte de calendriers de pompiers, radios médicales, bouchons, lunettes, etc.

La fin de l’année 2006 et le début de l’année 2007 se présentent avec la perspective de la prochaine élection présidentielle. Nicolas Hulot présente aux candidats son pacte comportant des engagements précis, notamment la taxe carbone. Presque tous, parfois à reculons, signent ce pacte, sous la pression de Nicolas Hulot, qui menace de se présenter lui-même. L’heure est a la surenchère écologique.

Mais les serments de nos élites n’engagent que ceux qui les écoutent.

Année 2007


L’année 2007 a été une année de deuil pour notre Association, qui a perdu deux de ses militants  : S Georges Osczak notre secrétaire effectif décède le 9 mars. Depuis un certain temps, Georges était très affaibli, très pâle, démoralisé par un mode de vie qui le minait, matériellement et moralement. Mais, selon son habitude, il se refusait a consulter un médecin, prétendant que «  demain, tout irait mieux  », fataliste a l’extrême. Un matin, sa mère le trouvait mort a son domicile, vraisemblablement d’un infarctus. Nous en étions tous très affectés, car Georges était très attachant, malgré sa désinvolture désarmante, son style de vie Bohême, qui ne l’empêchait pas d’avoir été pendant de longues années l’un des piliers de l’Association, par son travail de secrétariat dont il s’acquittait à merveille.

Je prononçais le 13 mars son éloge funèbre lors des obsèques en L’église St Stanislas à Dourges, insistant sur ses qualités, son amour de la nature, son dévouement aux autres, 4 qui il avait fait partager sa passion pour les plantes, les insectes, les champignons lors de sorties à thème. Georges nous laissait a tous un souvenir indélébile.


L’année 2007 a été l’année du Grenelle de l’Environnement et de L’élection présidentielle. Le Grenelle, projet ambitieux, a concrétisé les grandes lignes de la Charte de l’Environnement, signée par la majorité des candidats a l’élection présidentielle sous la pression de Nicolas Hulot. C’était une avancée considérable, permettant la réunion autour d’une même table, de la diversité des acteurs sociaux, économiques, écologiques dans la prise de conscience des enjeux environnementaux.

Pourtant, certains tabous entachaient une réelle volonté de changement de comportement. C’est ainsi qu’il était interdit de remettre en cause l’irréversibilité l’option nucléaire. Sujets également de contestation  : les positions sur les O.G.M, la limitation des intrants chimiques dans l’agriculture qui restait floue. Ces divergences mettaient en évidence la dépendance des milieux politiques par rapport aux lobbies économiques.

Le nucléaire était la pomme de discorde la plus évidente et le nouveau président Nicolas Sarkozy s’était fait le commis voyageur de l’EPR, notre réacteur nucléaire de 3éme génération faisant fi du traité de non-prolifération de l’arme atomique, tant le nucléaire militaire est proche du nucléaire civil. Nous assistions le |17 mars à Lille A une manifestation contre la construction de I' EPR.

Au cours de l’Assemblée générale de novembre 2007 furent évoqués abandon d’un nouvel incinérateur de remplacement à Hénin-Beaumont, la création du SYMEVAD, ce syndicat mixte de traitement des déchets, aux perspectives prometteuses décrites précédemment ainsi que l’évolution de la plate-forme METALEUROP sous la direction de SITA AGORA. La phase de dépollution était achevée et la reconversion était orientée vers le tri et le recyclage des déchets.
Sur le plan local, nous avions atteint notre régime de croisière, avec le parcours du cœur du mois de mars, la fête champêtre du parc de la Cité du Bois (le 5 mai 2007), le forum des Associations et nos actions périodiques hebdomadaires, la marche, les collectes, la bourse des échanges.

Année 2008


Les élections municipales de mars 2008 ont vu l’avènement d’un nouveau Maire, Christian Musial, et d’une équipe municipale renouvelée. Le Forestier n° 94 d’avril 2008 souhaitait la bienvenue a la nouvelle équipe et remerciait l’ancienne Municipalité pour l’aide apportée au cours de son mandat.

Nous avons regretté le départ de M. Gellez, Conseiller Général non réélu qui avait participé beaucoup de nos manifestations, y apportant son aide matérielle et morale. Il en est ainsi de la loi démocratique et c’est avec nos souhaits de collaboration fructueuse que nous avons accueilli la nouvelle Conseillère Générale, Mme Sabine Van Heghe.

L’année 2008 a été marquée par une avancée dans nos relations avec le SYMEVAD. Avec le CRANE, nous étions nouvellement conviés aux réunions ou se dessinaient les perspectives immédiates de traitement des déchets  : réduction a la source, tri sélectif, ressourceries, déchetteries, compostage, tandis que l’usine qui devait remplacer L’incinérateur d’Hénin-Beaumont en 2010 (au terme des directives européennes) demeurait un grand point d’interrogation.

Les principales dispositions prévues étaient les suivantes  :

—  A Evin-Malmaison, la construction fin 2009 d’un centre de tri ultra moderne des emballages, du papier et des plastiques (capacité 25  000 T/an).

-À Sin le Noble, L’édification fin 2009 d’un centre de compostage permettant la production d’un compost de qualité sans nuisance olfactive (capacité 45 a 50  000 T/an).

–  Le remplacement avant 2010 de L’incinérateur d’Hénin-Beaumont par une usine de traitement par procédé mécano-biologique (capacité 100  000T/an). C’est le concept de ce procédé qui demeurait totalement flou.

Dans le même esprit de réduction des déchets, le 6 février, des animatrices de M.N.L.E Sensée, sous L’égide du SYMEVAD vinrent nous apporter lors de notre réunion mensuelle, leurs conseils avec projections vidéo, pour acheter mieux et jeter moins, réconciliant ainsi l’écologie et le porte-monnaie de la ménagère.

Toujours sous l’impulsion du SYMEVAD, débute une expérience de compostage a domicile dans deux communes de la CAHC, Courcelles-les-Lens et Noyelles-Godault. Cette opération s’adressait aux particuliers volontaires et comportait le recyclage des déchets végétaux de la cuisine, du jardin, par maturation dans un composteur livré par le SYMEVAD, jusqu’à l’obtention d’un compost, fertilisant agricole. L’expérience réussie était appelée a faire tache d’huile dans toutes les communes du SYMEVAD.

Pour la 2éme année consécutive, nous organisons le 22 juin au parc de la Cité du Bois, une fête de plein air avec une exposition de sensibilisation a l’environnement, des jeux éducatifs pour enfants, des promenades en calèches et a poneys et en clôture un concours de boules avec l’aide de Paradis Pétanque. L’un des panneaux de l’exposition interpelle sur la problématique du retour a une alimentation plus saine par la consommation de produits issus de l’agriculture raisonnée locale ou biologique. Le problème de la coexistence des cultures O.G.M.et biologiques se pose avec acuité en raison de la dissémination des germes O.G.M. Le livre de Marie Monique Robin « le monde suivant Monsanto  » dresse un réquisitoire sans appel contre ces multinationales prédatrices telles que Monsanto, spécialisée dans le monopole des semences et le brevetage du vivant.

La question des agrocarburants fait également débat, car leur culture constitue une concurrence déloyale envers l’agriculture vivrière sujette a l’inflation des prix.

Le 12 juillet, a lieu a Paris une grandiose manifestation anti-nucléaire a laquelle participaient cinq militants de Leforest Environnement ainsi que d’autres membres du CRANE. L’objectif était la protestation contre la décision inique du Président français de construire le réacteur nucléaire EPR de 3éme génération. Des représentants de délégations étrangères, du Canada, d’Autriche, du Niger, d’Allemagne, de Finlande, de Suisse ont harangué la foule, l’intervention la plus alarmante étant celle du Niger, pays dans lequel AREVA exploite des mines d’uranium dans des conditions éhontées. Cette manifestation monstre n’a pratiquement pas été commentée par des médias a la solde du pouvoir, faisant ainsi l’impasse sur les nuisances du nucléaire, problème de déchets insoluble, risque de prolifération de l’arme atomique, pour une diminution très marginale de l’effet de serre.
Et on commence en 2008 à parler de la trame verte, ce projet ambitieux de la CAHC visant à réunir entre eux les cheminements et espaces verts existants, afin de créer un corridor biologique favorable au développement des espèces. Cette opération était l’une des ambitions du Grenelle de l’Environnement.
C’est aussi en 2008 que revient à l’ordre du jour le P.I.G de Métaleurop qui demande à être rajeuni par une redéfinition plus précise des zones de pollution par le plomb et le cadmium frappées de servitudes. L’ADEME redistribue de nouveau les aides au décapage des terrains constructibles pollués.
Certes l’année 2008 a été très fertile en événements, puisque plusieurs incendies éclatent au centre d’enfouissement technique d’Evin Malmaison. Faisant partie de la CLIS, notre association participe aux diverses discussions préalables aux mesures de prévention qui s’imposent.

Nouvelle manifestation le 13 septembre à Arques, une délégation de l’Association et des membres du CRANE se joignent aux 4  000 manifestants qui protestent contre le projet de construction de l’incinérateur FLAMOVAL.
Cette rébellion des habitants de la région de St Omer est soutenue par 480 professionnels de la santé, alertés par les retombées cancérigènes de ces aspirateurs a déchets que sont les incinérateurs.
Ce projet rétrograde est soutenu par une partie des élus, indifférents a la notion de développement durable, ce qui exigerait la réduction des déchets a la source et leur recyclage, plutôt que l’appétit boulimique d’un incinérateur.

Les conséquences économiques d’un tel projet sont désastreuses sur le plan écologique et sanitaire mais également sur le plan économique par les retombées de dioxines sur les terres agricoles et le risque d’arrêt de la conserverie Bonduelle.

Toujours dans le domaine de I'incinération, une réunion du CRANE avec le SYMEVAD le 21/09/2008 nous laisse dans la plus grande perplexité  : la vie de l’incinérateur d’Hénin-Beaumont serait prolongée jusqu’en 2013 (en dépit de la réglementation européenne) en raison d’un retard d’environ trois années dans les études de la solution alternative. Nous commençons à avoir des doutes sur la communication du SYMEVAD.

Côté plus positif, nous voyons poindre des projets de la CAHC prometteurs en matière de développement durable  : construction de bâtiments HQE, projet local d’énergie éolienne, économies d’énergie, développement du photovoltaïque, éducation a l’environnement dans les écoles.

À l’occasion des journées des droits de l’enfant, nos bénévoles accompagnent en octobre 2008, les enfants des Cyclades dans leurs fauteuils roulants, au cours d’une sortie nature dans le bois de l’Offlarde, commentée par un animateur d’EDEN 62. Ces enfants défavorisés ont pris un vif plaisir a cette bouffée d’air pur au sein d’un cadre naturel. Parmi les dames accompagnatrices, il y avait Murielle Lecieux qui avait eu le grand malheur de perdre sa fille Amandine le 21 juin précédant.

Amandine elle-même handicapée motrice avait bénéficié en 2000 d’une souscription organisée par notre Association en vue de lui procurer un fauteuil adapté pour surmonter son handicap. Amandine faisait partie de notre Association, manifestait beaucoup d’intérêt pour la nature et s’attachait particulièrement à un animal fétiche  : le dauphin. Le cas d’Amandine a été particulièrement symbolique pour notre Association.

Année 2009


Le 29 mars 2009, a lieu préalablement a la réunion des élus de la CAHC d’Hénin-Beaumont une manifestation du CRANE visant a intégrer les concepts environnementaux dans la politique de la CAHC. Une lettre ouverte est distribuée aux élus et aux automobilistes de passage faisant état de nos préoccupations  : création d’un observatoire de l’environnement et son intégration dans les structures politiques communautaires, protestation contre le prolongement de la vie de l’incinérateur d’Hénin-Beaumont au-delà de 2010, avec la participation d’une délégation de l’association «  les riverains de la zone de Smets  » de St Omer, hostile a l’incinérateur FLAMOVAL.

La perspective de création d’un observatoire de l’Environnement reçoit un écho favorable de la part des élus de la CAHC, avec le préalable d’une commission Environnement au sein du Conseil de Développement. Mais seuls les élus de la CAHC au plus haut niveau devaient se montrer sensibles a cette création.
Le 21 mars, avait eu lieu l’inauguration officielle de la boucle n°11 de la trame verte et bleue en présence de nombreux élus, du public et des représentants d’associations. Cette manifestation comportait un parcours cycliste des 22 kms de la boucle ainsi qu’une randonnée de quelques kilomètres emmenée par les marcheurs de Leforest Environnement entre Evin-Malmaison, Auby et le terril de Leforest, point central de la manifestation, clôturée par une chaîne humaine symbolisant la boucle des trois cavaliers.

Le dimanche 22 mars, le lendemain, nous procédions avec la Municipalité et les services de la CAHC a un chantier nature d’aménagement écologique de la mare a grenouilles du Bois de  !'Offlarde. Très belle réussite d’aménagements favorables a la vie des batraciens, hélas démolis ultérieurement par des vandales.

Outre I'habituel parcours du cœur, nous organisons le 3 avril avec l’école Voltaire un nettoyage de printemps mobilisant les 75 élèves des CM1, CM2 sous la conduite des ambassadrices du tri de la CAHC, qui prodiguèrent aux élèves leurs conseils en matière de tri sélectif.

Le début de l’année 2009 voit lors des élections européennes la percée inattendue de la liste Europe Écologie, ce qui nous vaut une réaction inattendue de notre Hyper-Président, faisant dès lors campagne pour les énergies renouvelables et reconnaissant que «  le tout nucléaire avait été une erreur  !  ». C’était reconnaître implicitement notre retard en matière d’énergies renouvelables, mais il ajoutait ne rien vouloir abandonner de notre avance sur le nucléaire, tout en se prétendant le champion des énergies décarbonnées de demain  ! Qu’adviendra-t-il des promesses de cet homme universel  ?

C’est également début 2009, qu’intervient la signature par le Préfet du Pas – de-Calais de l’arrêté prolongeant la vie de l’incinérateur d’Hénin-Beaumont jusqu’en 2013. Le CRANE s’était officiellement déclaré hostile a cette prolongation, néfaste pour la santé des populations. Un surcroît de mise aux normes de 0,75 a1 million d’euros était annoncé, ce qui laissait craindre un provisoire qui pouvait durer longtemps, car l’incinérateur aurait pu devenir une usine de valorisation énergétique.

En juin 2009, l’expérience de compostage a domicile se généralise et lors d’une réunion publique, des composteurs sont distribués 4 Leforest a plus de 90 volontaires pour mettre en œuvre ce procédé de recyclage des déchets végétaux ménagers et du jardin pour les transformer en compost.

Les candidats s’engagent par écrit 4 respecter un cahier des charges et seront suivis par les guides composteurs leforestois qui reçoivent leur dipl6me officiel au cours de cette réunion. Ce sont Mrs Jean-Pierre Mayeux, Daniel Delaby, Bruno Waschak et Jonathan Carlier, tous quatre membres de Leforest Environnement.

Mais nos activités dans le cadre du CRANE ne sont pas au chômage. En effet, si les élus de la CAHC s’étaient montrés favorables a la concertation avec les milieux écologiques dans le cadre d’un embryon de l’observatoire de l’environnement, il n’en était pas de même des élus de la CAD et d’OSARTIS qui semblaient totalement réticents et se refusaient a toute réunion préalable.

C’est ainsi que pour nous rappeler au bon souvenir de ces messieurs, une délégation du CRANE à laquelle participaient nos représentants, offrait le 18 décembre a la CAD et le 21 décembre à OSARTIS, un sapin de Noël lors de l’ouverture de l’Assemblée Générale de ces communautés. Ce sapin de Noël décoré, comportait également une lettre exprimant sans ambiguïté nos soucis en matière de communication avec certaines féodalités récalcitrantes.

Une délégation de l’Association et nos guides composteurs participent le 16, 17 et 18 octobre a l’anniversaire des 20 ans de Chlorophylle Environnement de Carvin, manifestation très réussie avec de nombreux débats et projection de films  : «  la disparition des abeilles, la fin d’un mystère  » et «  nos enfants nous accuseront  ».

= Une autre projection de film se produit le 28 octobre a Leforest, a Initiative du CAJ avec le film HOME de Yan Arthur Bertrand suivi d’un débat animé par un militant de GREENPEACE.

Précédemment début 2009 avait eu lieu a I'espace lumière a Hénin – Beaumont la projection du film «  nos enfants nous accuseront  » commenté par Jean-Paul Jaud, le réalisateur, au cours d’un débat très instructif sur les méfaits de l’agrobiseness. Mr Hervé Lingrand, cultivateur à Leforest avait manifesté lors du débat, son intention d’évoluer vers les cultures «  bio  ».

Parmi nos actions de l’année, citons également notre traditionnelle fête de printemps du 6 juin au parc de la Cité du Bois, notre participation a la fête champêtre du SIVOM (les communes du canton) organisée a Leforest le 7 août, avec de nombreux stands d’animations, parmi lesquels, le stand des guides composteurs leforestois dotés de jeux éducatifs pour les enfants sur le thème du compostage et du tri sélectif.


Et le 25 septembre, nous renouvelons une opération «  nettoyons la nature  » avec les élèves de L’école Louise Michel, opération patronnée par les Ets Leclerc a l’initiative de Mme Laurence Boutillier Directrice. Toujours dans ce même but d’initiation des élèves au tri sélectif et au recyclage.

Et toujours avec l’école Louise Michel a la Ste Catherine, opération, «  un arbre, un enfant  » caractérisé par la plantation d’une haie dans la cours de l’école avec les conseils avisés de Johann Wattiez animateurs nature de la CAHC.

Pour terminer l’année, nous avons manifesté notre opposition à l’incinération par notre participation à un vaste rassemblement organisé le 9 décembre a Arques, par les opposants a l’incinérateur FLAMOVAL, projet qui remet en cause la viabilité de la conserverie de Renescure. Les ouvriers de la conserverie étaient venus nombreux à cette manifestation.

Année 2010


La cérémonie des vœux de l’année 2010 (le 10 janvier) m’avait réservé une surprise, M. le Maire Christian Musial m’ayant demandé de présenter les vœux au Maire au nom de toutes les autres associations. Mission assez délicate étant donné le nombre et la diversité de celles-ci. J’insistais principalement sur le r6le moteur des Associations dans les activités communales tant festives que sportives ou culturelles, celles-ci liées au passé ou à l’avenir de notre communauté.

Christian Musial qui n’avait pas ménagé ses éloges pour les activités de l’Association après ma petite allocution, m’avait remis, en remerciement de notre action, la médaille de la ville de Leforest.

J’en restai un peu abasourdi, car je ne m’y attendais pas. Je l’en remerciai chaleureusement étant conscient que cette médaille revenait également a tous les militants de l’Association.

L’année 2009 nous avait laissés dans l’incertitude concernant les intentions véritables du SYMEVAD relatives au cycle de traitement des déchets. C’est dans ce contexte, qu’eut lieu le 22 janvier à Cuincy une conférence de Dany Dietmann, Vice-Président de la Communauté d’Agglomération de la Porte d’Alsace, qui nous apportait une vision tout a fait novatrice par la solution apportée a ce problème.

Partant du principe que la fiscalité du système basée uniquement sur la taxe foncière est totalement arbitraire, la collectivité de la Porte d’Alsace a décidé de recourir, à la pesée embarquée, c’est-a-dire que les ménages paient en fonction du poids de la poubelle tout venant (après tri sélectif et compostage), cette formule faisant chuter la moyenne de déchet par habitant de 450  kg a 80  kg par année. Les habitants s’y retrouvent en matière de redevance, étant donné le faible tonnage résiduel à traiter et la mise en valeur du produit du tri sélectif.

Cette conférence a laquelle participaient les élus et les techniciens du SYMEVAD était certes très convaincante mais n’avait pas été déterminante pour la solution alternative a l’incinérateur d’Hénin-Beaumont. Au contraire, le silence

persistant du SYMEVAD entretient le “doute et la suspicion quant au Prolongement éventuel de la vie de cet incinérateur au-delà de 2013

il a fallu attendre le 25 mars, quatre jours avant la pose de la première Pierre du centre de tri rénové d’Evin-Malmaison pour que l’ambiguïté soit levée ‘définitivement. Par une lettre du 25. mars, M._Vandewoestye, Président du SYMEVAD s’engageait catégoriquement à la fermeture de cette usine avant 2013  1l confirmait cet engagement lors du discours prononcé au cours de la cérémonie de pose de la première pierre du 29 mars, Précision étant donnée par la suite que dans les travaux préalables de remise aux normes, il n’y avait pas de valorisation énergétique, ce qui exclut tout prolongement au-delà de 2013 puisque pour un incinérateur, la réglementation européenne exige cette valorisation énergétique

En ce 29 mars, le nouveau centre des tris présenté avec faste à la Population est très prometteur  ; prévu pour 25  000 tonnes annuelles d’emballages et Journaux (papier, plastique, acier, alu), constat suivant des normes 1.0.2, label BCE (basse consommation énergétique), pourvu de 3000 m2 de parc photovoltaïque, il sera également une vitrine de communication a but pédagogique.

Mais les conséquences sur le trafic routier risquent d’être très importantes, nécessitant la modernisation des voies d’accès, car la desserte fluviale envisage n’est sans doute pas pour demain, compromise par la présence d’un dépôt de dragage de la gare d’eau de Courcelles polluée par le plomb à près de 10.000 ppm.

Mais d’autres manifestations nous mobilisent au cours de ce premier semestre  : le 10 mars, avait eu lieu l’inauguration du parc des îles à Drocourt. Le site de l’ancienne cokerie a été radicalement transformé en espace nature, Cette reconversion offre à la population un espace vert dune grande qualité paysagère s’intégrant dans la trame verte dans un lieu fortement urbanisé. Nos guides composteurs y ont tenu un stand durant toute cette journée,

«  le 1er février, nous avions récompensé la classe la plus citoyenne du collège Paul Duez en présence de M. le Maire de Leforest et du principal du collège. Il S’agissait d’une action de solidarité sous forme de collecte de pièces jaunes dans le cadre des opérations à but humanitaire développées par l’association.

Parmi celles-i la récupération en vue du recyclage des radios médicales et des cartouches d’encre. Le produit de la vente de ces matières est intégralement reversé à des œuvres caritatives et c’est ainsi que dès 2008 un chèque de 150 euros avait été versé au CEM les Cyclades (centre d’éducation motrice de Leforest) qui souhaitait s’équiper d’un vélo électrique adapté pour les enfants handicapés.

Devant l’insuffisance des dons, nous avons fait appel pendant toute l’année 2008 et en 2009 a la générosité des autres associations, des commerçants, des particuliers afin de réunir les fonds nécessaires à achat de cet équipement de grande valeur


Cette opération fut couronnée de succès et c’est ainsi que  :
le 2 février nous pouvions remettre au Directeur des Cyclades un chèque de 2_18 euros qui permettait de boucler le budget et par la suite, le 10 mars, nous participions à l’inauguration officielle de ce vélo à la grande satisfaction de ces enfants défavorisés,

Le deuxième semestre 2010 a été marqué par le fiasco de la conférence de Copenhague qui avait suscité d’immenses espoirs dans l’avènement d’un consensus mondial face à l’urgence climatique.

Les études du GIEC (groupe des experts climatiques mondiaux) avaient été contestés à cause de quelques erreurs mineures et les négationnistes systématiques du type Allègre en avaient profité pour jeter le trouble et le doute dans les esprits. Le malaise semblait avoir été ressenti même dans les milieux écologiques, soudain déconcertés et saisis, sinon de découragement, du moins d’une bizarre somnolence en ces mois d’été.

Autant, avant la conférence, nos élites ne voyaient le salut que dans la réussite de Copenhague, autant l’après Copenhague avait vu la retombée du soufflet et même le tête-à-queue de ces mêmes élites.

Le sujet n’était même plus évoqué, bien qu’il n’eut rien perdu de son acuité tandis que des catastrophes en série (marées noires du Golfe du Mexique et en Chine, inondations catastrophiques au Pakistan et en Chine, sécheresse et immenses feux de forets en Russie) nous rappelaient à la réalité, Dune réalité qui ne peut que nous faire sortir de notre torpeur.

Malgré cette hibernation estivale, toute relative d'ailleurs, puisque au plus haut niveau, lé* université* d'été des partis politiques battaient leur plein et qu'Europe Écologie s  semblait vouloir tendre vers l’unité, tandis que les élus et les Techniciens de la CAHC organisaient à l’Escapade d'Hénin-Beaumont, une journée «développement durable  » , le 21 juin à l'occasion de la fête de la musique. Journée animée par de nombreux stands consacrés aux économies d' énergie, aux énergies renouvelables, aux problèmes alimentaires dont le bio. Clôture de la de la journée par des groupes musicaux sur des thèmes liés de prés ou de loin à notre environnement.
De même les quartiers d’été ont été organisés à l’échelle du SIVOM afin de distraire La population en cette période de vacances, De nombreux jeux, stands et animations ont tenu en haleine quantité de visiteurs du 26 juillet au 6 août, notamment le 30 juillet à Leforest, le 6 août à Evin-Malmaison lors de la clôture de ces journées,

Lors de la fête de la musique et lors de ces deux journées, notre Association a tenu un stand sur le thème du tri sélectif et du compostage à domicile, avec des jeux éducatifs pour enfants, distribution de pommes «  bio  » aux participants. Nos stands étaient animés par nos guides composteurs et par quelques dames bénévoles très dévouées,

Le 20 octobre, a la salle des Écuries du château, nous avons remis des chèques provenant de la vente des radios médicales périmées a trois Associations caritatives  : Evin-Dargo (aide au Burkina-Faso) – LOUIS (enfance handicapée) et les chiens-guides d’aveugle (Centre Paul Corteville a Roncq) pour un montant total de 800 Euros.

Encore une manifestation contre les déchets, le 5 novembre en gare de Douai, la distribution de tracts aux voyageurs pour les alerter sur la dangerosité* d’un train de déchets nucléaires devant passer en gare et représentant en cas d’accident, la radioactivité potentielle de 2 fois Tchernobyl.

Pour clôturer l’année, notre Assemblée Générale du 28 novembre comportait l’exposition de Nord-Nature-Environnement consacrée a la biodiversité et présentée par Nicolas Buriez, chargé de mission, qui en commenta tous les aspects, notamment son déclin alarmant, avec l’extinction accélérée des espèces vivantes.

Johann Wattiez, animateur de la CAHC, fit de son côté un exposé sur le rôle indispensable de l’abeille dans la pollinisation et sur les dangers résultant pour l’abeille de pratiques agricoles nocives.

L’Assemblée Générale s’est terminée par la remise a notre Association, de la part de la CAHC, d’un cadeau inattendu  : une ruche  ! Ce qui nous pousse irrésistiblement dans la voie de |’ apiculture.

Année 2011


Il est une des activités de l’Association dont on parle peu et qui se poursuit cependant depuis la création de l’Association  : ce sont nos randonnées marche du mardi après-midi qui réunissent une trentaine de passionnés divisés en deux groupes  : la marche sportive et les marcheurs décontractés selon le choix de chacun.

Le 2 février, comme chaque année, la galette des rois a été offerte aux Participants qui ont le mérite de poursuivre une action traditionnelle de Association dans un cadre naturel préservé grâce à nos actions premières de nettoyage de la nature, aujourd’hui assurées par la collectivité, la propreté de nos chemins de balade s’étant sensiblement améliorée au fil des ans.

Entre le 4 et le 6 avril, la projection du film «  La voix de nos enfants «  lors du festival communautaire du film de l’environnement est l’occasion d’un débat très intéressant sur |’évolution vers |’agriculture biologique avec la participation de deux agriculteurs locaux, Mr Desruelle de Carvin converti au «  bio  » et Mr Lingrand de Leforest, en cours de conversion.

Le 11 mars, la catastrophe de Fukushima au Japon ranime le débat sur Opportunité du nucléaire. La Chancelière allemande Angéla Merkel renonce au programme allemand. En France, on s’abrite derrière un rideau de fumée  : nos centrales seront soumises 4 de nouveaux tests de résistance intégrant les enseignements de Fukushima. II n’est pas hasardeux de prédire qu’elles seront au-dessus de tout soupçon et que nos techniciens de l’atome sont infaillibles.

Nous participons le 23 avril 4 la commémoration de |’anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl en 1986 a la Grand-Place de Lille, clôturée par un «  DIE IN  », tous les manifestants couchés symbolisant les morts de Tchernobyl au son des détonations et des sirènes. Hélas, beaucoup plus de curieux que de manifestants  !

D’autres manifestations locales nous mobilisent à Leforest  : les 1™ et 3 avril, le traditionnel parcours du coeur, le 9 avril, la distribution de composteurs

‘dans le cadre de l’action du SYMEVAD.

Le 5 mai, a lieu a la Sous Préfecture de Lens la CLIS (Commission Locale d’Information et de Surveillance) de l’usine d’incinération de la CAHC. La fin de cet incinérateur avait été définitivement actée avant le 31.12.2013 lors de L’inauguration de nouveau centre de tri d’Evin Malmaison le 29 mars 2010. Nous obtenons la confirmation que la solution retenue sera celle d’un TMB (tri mécano – biologique) amélioré, optimisant les taux de recyclage préalable et comportant la méthanisation ainsi que la production en fin de process d’un combustible solide appelé CSR adapté a la demande des cimenteries. Cette usine était prévue pour le traitement de 100  000 T/an de déchets résiduels, tonnage légèrement inférieur aux prévisions de reliquat, ce qui implique la progression constante du taux de valorisation des déchets bruts. Les appels a la concurrence relatifs a ce projet ont été lancés sous forme de concours auprès des entreprises et le dépouillement des offres est en cours.

Autre manifestation, le 12 mai, la Commission extra-municipale d’Evin Malmaison consacrée a la présentation du nouveau centre de tri ultra moderne, comportant entr’autres un pavillon de la communication. A proximité du chevalement des ex-HBNPC, au centre de réception de déblais, sera ajoutée une plate-forme de recyclage des matériaux du BTP par criblage.

Le 4 juin, a lieu l’inauguration des jardins partagés, destinés à remettre le jardinage a l’honneur en procurant des parcelles a des jardiniers expérimentés ou a des personnes en situation de précarité sociale.

Et ce 5 juin, comme chaque année, se déroule notre fête champêtre au parc de la Cité du Bois. Randonnée nature le matin, visite des stands de Chlorophylle – Environnement consacré a l’abeille, du stand de Mr Lingrand, agriculteur local, candidat 4 l’agriculture «  bio  », du stand de Leforest-Environnement sur le tri sélectif et le compostage à domicile. Le thème principal de cette journée était celui de l’abeille dans le cadre du plan pollinisateur communautaire, avec la signature d’une convention qui concrétise notre «  vocation  » d’apiculteur avec l’implantation de notre ruche dans une parcelle du Bois de |’Offlarde avec les ruches de la CAHC.

Nos apiculteurs référents, David Delaby et Jean-Pierre Mayeux suivent une formation et sont assidus aux cours théoriques et sur le terrain, dispensés au cours du 4°" trimestre par Johann Wattiez, l’animateur de la CAHC passionné d’apiculture. Première récolte espérée de miel en 2012…

Les 17 et 18 novembre, nos bénévoles ont participé aux journées des Droits de l’enfant a la salle des fêtes de Leforest, tandis qu’une opération de solidarité initiée fin 2010 se soldait quelques jours avant Noël par la remise d’un chèque de 2  700 Euros a la famille d’un enfant polyhandicapé de Raches pour Pacha d’un chariot-douche. Cette opération intitulée «  un timbre pour Chti–Louis  » a été menée a bien par la collecte de timbres-postes mais surtout sous forme de dons par les commerçants, les Associations, les communes et de nombreux particuliers.

La fin de l’année a été marquée par l’ouverture du débat public sur le projet de renforcement de la ligne électrique THT Avelin Gavrelle dont l’une des variantes intéresse Leforest suivant le tracé actuel traversant le bois de l’Offlarde.

Ce projet suscite beaucoup d’interrogations sur le plan paysager (gabarit de l’ouvrage beaucoup plus important) et surtout sur la santé des riverains soumis aux ondes électromagnétiques. d

D’autre part, le principe même du renforcement parait discutable, basé sur la continuité de choix énergétiques dépassés.

ClÔture de ce débat début 2012.

Année 2012


Le débat public concernant le renforcement de la ligne électrique THT Avelin Gavrelle s’achève 4 Thumeries le 8 février 2012. Nous exprimons formellement notre opposition au principe même de ce renforcement étant donné un avenir inévitablement lié a la sobriété énergétique, indépendamment des nuisances sur l’environnement et la santé en raison des ondes électromagnétiques.

Ce débat aura été de pure forme et la décision de R TE (Réseau de transport d’électricité) de poursuivre le projet semblait inévitable. D’où une levée de boucliers, sous l’impulsion de Pierre Rose, militant de la décroissance économique, ce qui s’est traduit par la naissance d’un collectif anti THT a Tourmignies le 10 mai, auquel a adhéré notre Association.

Entre temps, une délégation de nos militants participe le 10 mars a la chaîne humaine organisée sur la Grand Place de Lille pour célébrer le premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima (Fukushima, on n’en veut pas  !).

Le 25 mars, la Commission Environnement du Conseil Municipal des Jeunes organise un nettoyage de printemps auquel nous prêtons notre concours, vu notre expérience en la matière. Toujours trop de dépôts sauvages, mais l’engagement des jeunes est réconfortant.

Le 26 mars, c’est L’inauguration par le Symevad du centre de tri d’Evin – Malmaison, véritable vitrine du développement durable à vocation pédagogique. Le Symevad organise régulièrement des visites commentées de ce centre, auxquelles ont participé deux groupes de L’Association (d’abord nos actifs habituels, puis nos randonneurs).

Les 29 et 30 mars, nous participons au traditionnel parcours du cœur avec les enfants des écoles et le 1er avril avec le public et les Associations habituelles.

La première récolte de miel de la ruche de L’association était annoncée ‘pour la mi 2012. Mais le mauvais temps persistant a fait que les abeilles n’ont pu polliniser et se sont nourries des réserves de miel. D’où une promesse de récolte très amoindrie. D’autre part, les ruches de la CAHC, placées sous la ligne THT du Bois de l’Offlarde ont été perturbées par les ondes électro-magnétiques et il s’est avéré indispensable de les déplacer. La nôtre a donc été transportée sur le toit de l’auvent de la Mairie, derrière une vitrine qui permet de voir travailler les apiculteurs. Ce qui a permis les 15 et 16 juin, sous la direction de Johann Wattiez,
animateur de la CAHC et apiculteur chevronné, d’exposer aux scolaires et au public le savoir-faire des apiculteurs, avec la collaboration de David et de Jean-pierre, nos apiculteurs apprentis. C’est lors de ce samedi 16 juin, que nous avons pu déguster le premier miel de la ruche de Leforest Environnement.

Mais, c’est toujours ce projet de ligne THT qui capte l’attention au cours de ce premier semestre 2012. À la suite du débat public du 2 février a Oignies, perturbé par des contestataires très actifs, des divergences étaient apparues dans l’appréciation des membres du CRANE sur le bien fondé du projet de renforcement. C’est ce qui, semble-t-il, a expliqué la démission de Claude Fauqueur, Président du CRANE.

Une assemblée extraordinaire a décidé la continuation des activités du CRANE, davantage recentrées, avec comme Président, Jean-Paul Lescoutre, Vice-Président de Nord Nature, attaché aux problémes de santé. Déjà trésorier, j’étais nommé Vice-Président, la Secrétaire demeurant Hortense De Mereuil, elle-même Secrétaire de Dioxine Zéro de Cuincy.

Mentionnons la naissance a Leforest d’une Association de jardiniers dans le cadre des jardins partagés de la Municipalité, parmi lesquels trois de nos militants, David Delaby, Jonathan Carlier et Jean-Pierre Mahieux, qui représenteront L’association en cultivant une parcelle devenue disponible.

Pour clôturer le 1er semestre, Mr Chapelet, Directeur technique du SYMEVAD nous a révélé les résultats du dialogue compétitif instauré entre les entreprises spécialisées pour remplacer l’incinérateur d’Hénin-Beaumont. La nouvelle usine sera implantée 4 l’emplacement de l’incinérateur actuel, ce qui reporte en 2015 sa mise en service, étant donné le délai de construction. En attendant les déchets seront traités dans d’autres incinérateurs régionaux ou enfouis en CET (Lewarde).

La solution adoptée consiste en un T.M.B (tri-mécano-biologique) amélioré, comprenant la méthanisation de la partie fermentescible avec injection du méthane dans le réseau gaz et en fin de process, la récupération d’un résidu solide appelé CSR utilisable comme combustible en cimenteries.

L’entreprise retenue est la TIRU, qui a emporté le marché comprenant la conception, la réalisation et l’exploitation jusqu’en 2019.
Et toujours la ligne THT ! Courant juin. nous avons participé à deux manifestations organisées pour lutter contre ce projet :
• Le 2 juin à Avelin, un cortège d'environ 90 personnes a clamé sa réprobation entre le poste R.T.E et la Mairie, avec la présence parmi les opposants dc Mr les Maires de Thumeries et de Leforest.
• Le 27 juin à Lomme. devant le siège de R.T.E. deux jours avant la publication de la décision, une trentaine de protestataires, mais la direction de R.T.E ne daigne pas recevoir leur délégation.
La présence policière était importante, notamment lors de la première manifestation à Avelin, augurant de menaces beaucoup plus précises si nous persistons dans nos actions dc refus de ce projet arbitraire.
Ainsi l'Etat a-t-il exercé une répression violente contre les manifestants du Cotentin qui protestaient contre les lignes THT de desserte du réacteur nucléaire de Flamanville. Il y eut des blessés graves et de nombreuses interpellations.
Il ne semble pas que la politique initiée par le nouveau Président de la République soit plus tolérante que précédemment, concernant les contestataires d'une politique énergétique cependant elle-môme remise en cause pendant la campagne présidentielle.

Mais perspective plus sereine, la célébration les 29 et 30 septembre 2012 du 20éme anniversaire de Leforest-Environnement  !


BILAN DE VINGT ANNÉES

DE MILITANTISME


L’engagement écologique est captivant, au sens propre du terme, rendant captifs ses adeptes, happés par toujours de nouvelles atteintes a l’environnement.

Pour quel résultat et quel est l’impact de cette servitude sur la marche des événements  ?

Le but premier de Leforest Environnement était la défense des riverains de la décharge devenue CET (Centre d’Enfouissement Technique).

Nous avons été les porte-parole d’une rébellion qui s’est traduite par la diminution progressive des nuisances, malgré d’incessants rebondissements, des crises passagères, de nouveaux accès de fièvre.

En 2005, la cessation quasi-totale d’activité a vu la fin des réclamations et la création d’une usine de valorisation du biogaz, apportant enfin un aspect positif au problème des déchets.

L’autre ambition de l’Association était la sensibilisation aux défis écologiques de notre temps, et sur ce point, nos espérances se sont révélées plus aléatoires, même si certains progrès sont incontestables.

Nous nous sommes associés au travail de la CAHC qui a été particulièrement active dans ce domaine, recourant 4 de jeunes techniciens du développement durable, spécialistes des économies d’énergie, des énergies renouvelables, du photovoltaïque, d’un programme local éolien, de la préservation de la biodiversité avec la trame verte et bleue et le plan pollinisateur pour la protection des abeilles.
Dans le même esprit, la création du SYMEVAD, ce syndicat inter-communautaire du traitement des déchets a été positive, aboutissant a
l’abandon de l’incinérateur d’Henin-Beaumont, cette usine a dioxines, qui sera remplacée par une solution innovante de TMB (Tri Mécano Biologique) avec valorisation énergétique. Nous avons collaboré avec le SYMEVAD pour la réduction des déchets a la source, le recyclage et la promotion du compostage avec nos guides composteurs, ainsi que la collecte de déchets spéciaux valorisables, revendus a des fins humanitaires.
Mais sur un plan plus général, la pression écologique n’aura pas été déterminante, et il est difficile pour nos élites de tourner la page d’un modèle de civilisation sur le déclin, et de se libérer de la tutelle économique de multinationales prédatrices.

Or il y a urgence, le temps travaille contre nous et le processus de mondialisation précipite la mise en coupe réglée des dernières ressources de la planète, ouvrant des plaies béantes dans une nature déjà bien dégradée. La Terre est devenue un vaste chantier, la biodiversité reléguée au rang d’accessoire, si ce n’est de nuisible. L’Homme a perdu le sens du «  Sacré  » qui originellement le reliait à la nature, pour s’adonner au culte du «  Veau d’Or  », et se comporter finalement comme un parasite dans son milieu de vie.

La plupart des gouvernements du monde sont les acteurs de cette danse macabre qui semble préluder à la prophétie de l’Apocalypse.

Qui pourra arrêter la progression de cette pieuvre qui dévore la substance même de la Terre  ? Sans doute, un électro-choc, telle une super catastrophe écologique  ?

On n’a pas le droit d’évoquer le sujet, car la pudeur exige qu’on mette un voile discret sur ces problèmes, le citoyen moyen considère avoir déjà suffisamment donné pour |'Environnement, il n’aime pas qu’on lui rappelle ce qui dérange sa petite vie de tous les jours, préférant déléguer ses choix d’avenir à une oligarchie politico-financière aveugle et irresponsable.

Ainsi les évidences sont-elles devenues des abstractions. Le réveil risque d’être brutal, douloureux… et espérons-le, salutaire  !

C’est ce que je pense et après 20 ans de redits et l’éternel refrain de ce qui pour moi, ressort du simple bon sens, permettez-moi de me sentir un peu fatigué…

Mais la vie d’une Association n’est pas liée A un Président, quel qu’il soit. Le combat pour environnement a duré 20 ans, il dure toujours et durera selon la volonté de nos militants, est né d’un raz-le-bol devant l’intolérable… Un intolérable qui se renouvelle sans arrêt,

C’est grâce aux pionniers de la première heure qu’il est né. C’est grâce 4 nos militants que ce mouvement a pris de l’ampleur, reconnu par nos Élus, le premier d’entre eux étant À Époque Mr Gilbert MARQUETTE, Maire de Leforest, tandis que se dessinait le concept du développement durable.

Le développement durable, une expression aujourd’hui bien

galvaudée, qui nécessite plus que jamais la vigilance de nos militants et la pérennité de notre mouvement.

../.. La suite très bientôt......